dimanche 24 février 2013

Trail de la mazerine 62 kms , du froid, de la neige et du debalisage sauvage...


Cet hiver nous a bien gaté au niveau meteo. Du froid, de la neige, de la glace, encore du froid et aujourdhui encore les rues sont blanches. Après l'ecotrail de bruxelles et ses 80 kilomètres je recherchais une nouvelle course mais je n'avais aucune envie de parcourir des centaines de kilomètres pour se faire, aussi ai je cherché une course à proximité. Et bingo à 10 kms de la maison j'ai trouvé le trail de la mazerine  une course familiale organisée par une association sportive locale, un truc a priori aux antipodes des grosses machines sur lesquelles j'ai pu courir jusque là (saintelyon, ecotrails, marathons, ...)

A 6H30, sur mon velo avec mon gros sac à dos et les temperatures negatives du jour j'etais un peu en train d'halluciner. Pas forcément rassuré à l'arrivée à 7 heures , il n'y a presque personne, quelques locaux qui s'agitent dans tous les sens et m'assurent que tout sera prêt pour 8 heures , heure du départ. Je me pose , me change, enfile mes pure grit et attend bien sagement en grignotant un restachou de gatosport. 
on nous annonce un briefing, tout le monde sort dans le froid il ya tout juste une grosse cinquantaine de participants, on ne remplit pas la tente. Le vent est glacial , on se prépare petit à petit pour les heures à venir, ca va pas être une partie de plaisir. Le faible dénivelé annoncé (300 metres) laisse présager d'une allure générale plutôt rapide, d'autant que le froid n'incite pas à rester batifoler!

8H12 le départ est annoncé dans 20 secondes, j'enclenche l'ipod et prépare le garmin, boum, ca y est c'est parti je suis dans les premiers a franchir le depart, ca part gentiment devant, je suis le groupe de tête sans chercher a pousser, on est à 11 kms/ heures, le sol est gelé et les mares sont des petits bassins de glace. Bientot on enchaine, les premiers ont accéléré mais je retrouve le groupe à un croisement, la signalisation est absente. Bientot tout le peloton arrive, on prend une direction (tout droit c'est plus simple) on se  paume dans une immense propriété privée, cul de sac, coup de fil à l'organisation, rien n'y fait, il faut rebrousser chemin.

Pris d'une soudaine inspiration je remonte la piste jusqu'à la derniere balise et cherche alentours pour finir par déouvrir des fragments d'une balise brisée...je hèle le groupe et m'élance sur la piste bien content de trouver quelque centaines plus loin une nouvelle balise. Cet épisode de débalisage sauvage m'a finalement couté cher, 3 kilometres et quelques de plus au compteur, du stress et surtout un rythme plus éleve, ce qui n'est vraiment pas malin en tout début de course. D'ailleurs j'ai vite essayé de me raisonner en me disant qu'on était même pas au 1/4 de la  course et que j'avais encore plus de 50 bornes a faire, mais rien n'y fait je cours sur les 10 premiers kilomètres un peu trop vite, jusqu'à ce que la premiere côte me fasse marcher. Je mastique une barre, ca passe moyen et comble du bonheur boire au  bidon est difficile car...il a gelé (l'eau au niveau du bouchon a formé des cristaux et il est malaisé de boire...) ...la loose!

Comble de la bêtise je me repaume tout seul comme un crétin au milieu des chemins et continue tout droit au lieu de bifurquer. Foutu balisage, je me maudis et perds au passage quelques précieuses places, c'en est fini de mon super plan, a partir de maintenant l'objectif est de finir et de prendre du plaisir.Dur de se dire que c'est l'extase dans cette partie de champs (open fields) battus par le vent, nos pieds luttant sans cesse pour garder l'équilibre sur le sol gelé et creusé de profondes ornières.

Le parcours continue, entre petites rues pavées, jolies maisons, single tracks dans la forêt et chemins agricoles , on se rapproche de mon fief et bientôt le chateau de Mérode se profile. Comme je connais le terrain, j'accélère et part pour une bonne tranche dans la forêt de Rix où j'ai fait la majeure partie de mes entraînements, je me retrouve seul, traverse les bois et arrive à Overijse. 

Les parties exposées en plein vent sont assez violentes, je suis transi jusqu'à l'os, on apprécie le couvert des petits chemins ou l'abri des arbres. Un mec me rattrape finalement, on descend ensemble sur le lac de genval (petite pensée fugace et si je m'arrêtais là? la maison est à 2 pas, je pourrai prendre un thé chaud...vite secouer ces pensées parasites et continuer). Premier ravito au bord du lac, c'est basique des bananes, du chocolat des oranges, je laisse tomber et remplis juste les bidons. 
C'est reparti, on enchaîne dans les rues de la Hulpe, la police est là pour nous permettre de passer sans encombre, les gars ils ont du avoir froid aussi au milieu des carrefours en plein vent et sans bouger!

D'un coup j'ai le bout des doigts qui devient gourd avec une bonne coloration schtroumphesque, c'est un début d'onglée. Je me secoue, ca finit par passer mais c'est désagréable (note pour le futur, prends des gants ...). Au détour d'un nouveau carrefour, on entre dans le parc de la Hulpe. 
On apprécie les chemins super roulants et larges. Cette section est la plus courte de la course il n'y a en principe que 17 kms entre les 2 ravitos. je fais route avec le même gars qui m'avait dépassé avant le premier ravito. il est plus en forme et me lâche dans le parc, je continue seul à faire des tours dans tous les sens dans le parc , les boucles n'en finissent pas , c'est moyennement drôle en fait. Le deuxième ravito est à la fondation folon, , c'est le premier pointage de la course, je suis 11 eme, c'est le 42 eme environ et 4H15 de course. J'ai mal aux jambes mais raisonnablement, par contre je n'ai plus de jus et je sais que les prochains kilomètres vont être difficiles, meme s'il n'en reste qu'une vingtaine. remplissage des bidons, un verre d'orangeade et c'est reparti je cavale gentiment mais j'avance encore. j'essaye de continuer à manger des barres et des gels mais le froid ne facilite pas les choses, je n'ai pas vraiment faim et le goût des aliments est altéré par le froid.

On repart sur une section de l'ecotrail pour quitter le parc puis re section de route, un mec derrière moi me passe, on échange quelques mots dans une montée, puis je me retrouve tout seul avec mon ipod et le froid cinglant et des flocons de neige qui tombent en rafale. La fin du parcours est bien plus technique que les parties précédentes, ce n'est qu'un enchaînement de montées / descentes sur des chemins agricoles et des sentiers de randonnées. On longe le golf  de Waterloo , je fais un AFK bio face aux champs , il n'y a guere que des corbeaux qui bougent dans ce paysage monotone, je me traîne mais fais super gaffe à l'orientation, ca va ca passe. 

Dans un chemin, je suis surpris par une voix toute proche .C'est Johan avec qui je vais partager un bout de chemin. on continue à monter/ descendre, ca n'en finit pas. Mes jambes sont faiblardes Johan a encore du jus et me lâche, je me retrouve a nouveau seul, cette fin de course est rude . Arrive enfin Lasne on est à quelques kilomètres de l'arrivée, ca y est. Je retrouve finalement Jo au détour des chemins et on poursuit ensemble en marchant dans les montées, sur le pat on essaye d'envoyer mais ca devient dur. encore un enchaînement puis une descente et ca y est je reconnais l'endroit pour l'avoir parcouru à l'entraînement on est vraiment proches. dernier faux plat on s'accroche et on finit main dans la main en 6H54 bien contents d'avoir partager cette fin de course un peu rude.
quelques pâtes plus tard Brice a la gentillesse de charger mon velo et mon barda dans son espace pour rentrer dare dare à la maison. merci Brice!

Alimentation:

pour cette course j'ai repris les trucs qui fonctionnent pour moi, des barres overstims salées, les gels liquides, au final j'ai mangé une barre isostar, 2 salées et 5 gels . pour la boisson j'ai utilisé les cachets isostar et je rechargeais a chaque ravito. 

Matos 

la partie la plus touchy pour cette course du fait des conditions climatiques particulièrement froides et ventées: -3°C et du vent de nord est soit un -8° en ressenti...
bas: un cuissard , des bas de compression et un collant D4 un peu épais. pas de souci ca a suffisamment respiré, je n'ai pas senti le froid particulièrement

Haut

un lycra manches longues de surf, un t shirt ML breath thermo mizuno, un gilet soft shell eider et une veste coupe vent north face hydrogen , en back up dans le sac une veste salomon legere et coupe vent/ deperlant. je n'ai pas pris de veste particulierement resistante à la pluie du fait de la meteo froide et seche. A part la neige qui est tombée sporadiquement ce n'etait pas un probleme.

Accessoires:

un buff autour du cou et un bonnet windstopper sur la tête, rien à dire, ce sont des trucs qui fonctionnent bien. pour les gants j'avais pris l'option mitaines pour la préhension des bidons, au final c'etait un peu juste, faut que je trouve une solution...genre ca?  
côté sac je suis parti léger, le nathan HPL 020, fallait juste que je trimballe la bouffe , un telephone et une petite veste. Cette fois j'ai fait une modif en ajoutant un strap scratsch pour pouvoir caler une bouteille dans la poche de droite. Ca m'a permis de ne pas prendre de pipette (j'ai du par contre porter la deuxieme bouteille à la main).Une bonne idée au final, le ravitaillement est super facile et rapide, on peut mettre de l'eau claire ou varier avec des boissons isotoniques.