samedi 29 septembre 2018

The Great Escape, mon premier 100 miles


Merci harry pour les photos !

Vendredi Pre race day ... ou, quand tu commences déjà à flipper .. 

Le bulletin meteo annonce de la pluie samedi soir, la nuit et dimanche avec une probabilité de 50% ou plus, il tombe des trombes d'eau sur la maison ce matin...bref ça s'annonce corsé cette histoire!

La semaine est passée vite , surchargé par le travail, peu de temps pour penser et intellectualiser ce qui s'annonce , vendredi est là et il est temps de boucler les sacs (y compris les drop bags!). Les changements de la meteo impliquent de prendre des options pour ne pas être pris au dépourvu pour la deuxième partie de la course, j'ai remis le pantalon de pluie en haut de la liste et des gants dans les drop bags 2 (77kms) et 3 (119 kms). 

LEs chargeurs externes sont prets, le MP3 chargé, les batteries rechargées , les lampes OK ... bref c'est le dernier rush. Cette nuit, j'ai pu dormir d'une traite environ 7 heures ca fait du bien! 

la page facebook de l'event a pas mal crépité au fur et a mesure de la semaine et la grande nouvelle, hormis la meteo est que la couleur rose a remporté les suffrages et sera sur les dossards du 100 miles :)))


What's new ? 

Là j'ai préparé tout en avance car je dois en plus gérer le voyage au Luxembourg pour être sur les lieux du départ... 
Pas de mega changement, pour ne pas perturber ce qui fonctionne.
Chaussettes: après pas mal de run en injniji et quelques mega ampoules j'ai re switché sur des chaussettes normales mais plus fines avec des capuchons en silicone pour les orteils les plus exposés.
Soin des pieds: 3 semaines de tanage au tano d'akileine , a voir si ça fonctionne... et de la nok le soir de la dernière semaine. En sus j'ai prévu de poser du k tape sur les endroits exposés. pour la course solution anti chaffing decathlon et nok en alternance.
Lampes: une petite modification avec l'emploi d'une lampe ultra légère pour la première partie nocturne qui est courte (3H30 environ) avec l'utilisation de la NU25. Pour la signalisation arrière j'ai chargé les 2 strobes btwin : un pour le départ et un switch au 77 e km pour la nuit, avec le passage sur la Wizard pro armytek (plus de confort et puissance supérieure pour les passages compliqués...)
Navigation:la grosse nouveauté en ce qui me concerne puisque jamais utilisée en course et très brièvement testée. mais le gain est évident et la seule vraie inconnue sur le sujet est la batterie du GPS ... quel sera l'impact ? 



voyage 

Voyage à l'arrache , ticket acheté au comptoir pour sauter dans le train qui arrive à quai, on a connu plus reposant. Arrivée à Ettelbruck pour la veillée d'armes ! A l'arrache, mais à l'heure... 

camping 

Je plante ma tente au camping local pour être à pied d'oeuvre pour le départ matinal. Diner léger et au dodo tôt pour essayer de ne pas être trop fatigué dès le départ ...j'ai presque froid dans le duvet, ca promet...

preparation finale choix vetements 

La meteo annonce une matinée fraîche, je pars en cuissard D4 un peu épais + short nike avec un t shirt de running hiver Nike en laine (30%) et la veste gore R7 à manches courtes. 2 buffs pour compléter. En back up dans le sac un bonnet gore windstopper et l'immanquable veste salomon bonatti.

la Course 


Gare de trains d'Ettelbruck, 3H30: le parking s'active et on peut deja retirer son dossard, et sa balise GPS car tout le monde est suivi pendant la course: c'est aussi sympa pour les potes et la famille! 
Je cale ma tente et mon gros sac avec les autres bagages ainsi que mes 3 drop bags de couleurs différentes et étiquetés. je récupère mon dossard et on me fixe la balise. JE crois que je suis prêt mais mon cerveau ne computerise pas vraiment ce qui va arriver ...164 kms et plus de 6000 D+, ca semble dingue, completement abstrait a ce moment... 
tout le monde est prêt il est 4 heures...le briefing est simple tu suis les signes du GR et sinon les flèches jaunes de l'orga quand il y en a histoire de pas louper un ravito...Simple non? 
Des questions? non! et direct c'est compte a rebours à 10 secondes! j'enclenche la 935 ...



Section 1: Start to 24 kms



C'est parti sur le parking de la gare, la colonne s'en va tranquillement pour les uns et plus speed pour les autres, je pars dans la masse. Premier stop sur le portail d'entrée vers la piste de trail qui est un GR, ca bouchonne un chouilla. 
Dès le début ca grimpe , et j'essaye de temporiser. A la lumière des frontales, la fourmilière s'avance en colonne. peu à peu on retrouve les champs et les grands espaces et le peloton s'étire. On monte des cotes sèches en file indienne, on se perd parfois sur les singles quand on loupe l'intersection, il faut remonter sur le chemin pour retrouver la trace... je m'amuse un peu trop en descente sur les single et me dis que ce n'est pas la meilleure option pour une course aussi longue. 
Les bois s'éclaircissent et le jour commence à poindre. Il fait frais mais c'est très supportable. on se retrouve sur des chemins exposés , une route et une voiture,  et tiens, ce sont les organisateurs, hilares dans la bagnole de Steph' !
 Je me demande si je n'ai pas loupé le ravito (l'angoisse du ravito , direct...), mais finalement le voici sur une route secondaire, exposé en plein vent: du vrai coca, de l'eau minérale, c'est top. Je recharge les gourdes et c'est reparti, je ne m'attarde pas, de peur d'attraper froid. 3H32 pour couvrir cette première section.




Section 2: 24 to 37 kms / drop bag 1 

IL fait jour, ca avance plus vite et je me retrouve seul comme j'affectionne. Pas de musique, juste le bruit du vent. ca defile tranquillement , je marche beaucoup avec les bâtons et voici le premier drop bag au 37, section parcourue en presque 2 heures. L'occasion de changer de chaussures (Peregrine=> Xodus). je passe sur le combo t shirt (nike pro combat) / manchettes et R7 pour controler la petite fraicheur qui reste encore presente...j'en profite pour me ravitailler correctement: coca, soupe, eau. Je reprends des buffs secs mais oublie mon chargeur pour le gps ...


Section 3: 37 to 56 kms 

Je repars tout seul sur cette section longue (19 kms) avec quelques belles montées bien casse pattes. Je ne force pas, les conditions sont top. Comme d'hab j'ai un petit passage à vide aux alentours du 50eme et je commence à attendre ce ravitaillement avec avidité... De longues côtes avec les bâtons ca passe tranquille mais ca reste long!
dans une côte ca grimpe sec, j'ai envie d'une pause et je me dis que le ravito est probablement juste en haut (on se motive comme on peut ...) et ... oui il est là sur un petit parking, après 3H15 sur cette section. Super accueil comme d'hab, je bois 3 coca, de l'eau, quelques chips et après hesitations je me goinfre un wrap aux légumes car j'ai super faim...  je me sens mieux d'un coup mais l'heure du dejeuner est passée et je n'ai rien mangé de solide depuis un bon moment (parce que les pates de fruits et les noix c'est sympa mais quand t'as la dalle, c'est un peu limité...) 

Section 4: 56 to 77 kms / drop bag 2 

C'est reparti pour un tour, 21 kms en direction de Clerveaux, je commence a flipper car mon Garmin a l'air de consommer a fond et j'ai oublié de prendre ma batterie externe au precedent drop bag :( 
je me trompe (encore) d'embranchement et remonte la pente descendue pour repartir de plus belle sur des single tracks de toute beauté. nous passons dans un endroit immense qui a été ravagé par les flammes... sur des centaines de mètres à la ronde on ne voit que des troncs calcinés et une forte odeur de bois brulé imprègne l'atmosphère, paysage irréel. Je progresse dans cette ambiance lunaire vers le deuxième check point . mon GPS rend l'âme 2 kms avant le lieu de rendez vous je suis un peu dégouté, ma trace va être fichue, mais bon j'essaye de me concentrer sur la suite et notamment le matos qui m'attend au prochain CP qui va me permettre de me préparer pour la nuit.
L'accès au checkpoint est un peu particulier car il y a un tracé qui sort du chemin de randonnée pour nous diriger vers le stade local, grace aux fameuses fleches jaunes de l'organisation.

Arrivé en ville il commence à pleuvoir , je croise la première féminine qui repart au taquet. Arrivée au stade après un peu plus de 3H15 sur cette section, là il commence à pleuvoir réellement je vais sortir la veste.
Super équipe au stade, je cherche mon sac de matos et là angoisse, je ne repère pas mon drop bag jaune fluo! je recherche de nouveau méticuleusement et là je tombe sur ... mon drop bag N° 3 (le rouge) ! Donc là tout de suite j'ai un bon gros problème car mon drop bag 3 ne contient pas les éléments essentiels pour la suite : ma lampe armytek (il me reste ma NU25 mais elle est bien déchargée et je n'ai pas de cable sur moi pour lui redonner un coup de boost) et mes affaires longues pour le debut de nuit... du coup je pars avec mon chargeur super lourd mais qui reboost la 935 en 2 coups de cuillères a pot, je relance la trace GPS illico presto ... 



prêt à repartir ...





je charge mon sac de course avec ce que je trouve dans mon drop bag  : collant long, batterie externe, pile de rechange pour la lampe que je n'ai pas ... Un petit croque monsieur au fromage, du coca, de l'eau , ca va mieux... 
Je change de buffs et de chaussettes, mets un peu de Nok et sors la bonatti (que je ne vais plus quitter de la course!).Une troisième gourde car cette section est longue.


Section 5: 77 to 100 kms 

Je repars sous la pluie qui est déjà bien forte, en solo. J'appelle chérie chérie pour un peu de réconfort moral et je retrouve la trace du GR. Petit souci technique , je relance le GPS et repars à l'assaut des pistes. 
Pour recharger la 935 "on the go", je mets la batterie externe dans la poche avant de mon sac UD SJ 3.0 (en canyon colors s'il vous plaît :p) et j'accroche la montre sur la sangle pectorale haute. Je conserve ainsi la vue sur le GPS (et la trace pour la navigation...) avec un certain confort même si je n'ai plus le cardio...
je cours tranquillement, je sens que je commence à être physiquement entamé, mais j'avance régulièrement. Prochaine étape le 100eme kilomètre et une section longue de 23 kms. J'ai pris plus d'eau pour etre sur de ne pas etre short... je joue au yoyo avec un monsieur pendant un moment, ils se plante d'embranchement puis revient sur moi. La nuit commence à arriver, la pluie continue et je ne suis pas hyper serein par rapport à mon éclairage: j'ignore combien de temps ma lampe peut tenir (environ une demi heure en mode 3 et probablement 2 en mode 2 ...) . on se plante encore de chemin, on cherche la section ensemble avec Michael avant de repartir sur la bonne trace... la nuit finit par tomber et je fonctionne en mode économie , Michael a sa lampe et comme on ne va pas hyper vite ça passe... les heures passent, les kilomètres aussi et finalement nous arrivons au ravito du 100eme, niché à un carrefour au beau milieu des champs. Je commence à avoir froid et ma lampe va bientôt rendre l'âme, j'ai encore la 360 dans le sac en back up mais ce n'est pas idéal non plus...le fait de se perdre, le froid , la fatigue font que l'allure a bien baissé puisque j'ai passé pratiquement 5 heures sur cette section...
L'équipe est super cool, ils nous proposent du thé (Yes!, un thé chaud à ce moment là c'est trop du bonheur), des bananes, du coca , des biscuits , j'ai faim , je me ravitaille correctement. Dans la tente, 2 concurrents semblent proches de l'hypothermie, ils sont livides, enroulés dans des couvertures, collés au chauffage... 
Fort heureusement, mes hôtes du moment ont un câble qui me permet de recharger ma lampe, ça fait du bien au moral! Ca confine presque au miracle a ce moment là de la course!
Par contre j'ai froid : je sors la R7 du sac et repasse la bonatti par dessus le tout. je mets le bonnet gore qui était en fond de sac et la casquette air logo en plus de la capuche, buff autour du cou. Look de bozo garanti mais là je m'en fiche, je vise l'efficacité thermique ... et je n'ai plus rien d'autre dans le sac de sec à mettre (le collant est trempé...) donc va falloir que ça le fasse. 


Section 6: 100 to 119 kms / drop bag 3 

J'essaye de ne pas m'asseoir sur ce banc près du chauffage, c'est si tentant...la pluie redouble d'intensité alors que je boucle mon sac, ça ne donne vraiment pas envie de ressortir! Michael est prêt, je récupère ma lampe, rempli une demi flasque de coca en plus de mon litre d'eau et c'est reparti! 
Les jambes sont raides et la pluie tombe bien maintenant... la lampe est en mode 2 ça éclaire correctement même si j'aurai préféré pouvoir l'utiliser en mode 3 mais comme je ne sais pas de combien d'autonomie je dispose, je préfère gérer ...cette section est longue et pluvieuse... mes pieds sont trempés depuis belle lurette mais tant pis ... on se perd quelques fois à chercher le bon chemin aux embranchements dans la nuit, c'est assez frustrant. La suite de la nuit n'est qu'une progression lente , ininterrompue vers le prochain ravito. Alternance de course lente et de marche avec bâtons, Je ne pense qu'aux pâtes qu'on va pouvoir se goinfrer , à la soupe chaude, au thé et ... à mon drop bag 2 , puisque logiquement il a été interverti avec le 3: ce qui signifie en clair: t shirt a manches longues, pantalon de pluie; chargeur light, des chaussettes sèches aussi, le kiff total quoi.

Cette quête me tient éveillé et j'alterne marche nordique et course lente.
Enfin, nous voici dans Houffalize, un marathon depuis Clerveaux. on nous avait prévenu, l'accès au ravito se fait via une méchante côte bien raide et je confirme, c'est le cas ! on pousse sur les jambes et les bâtons, stade de foot ça sent bon le break! a peu près 4H15 pour faire cette section.
Quelques coureurs sont attablés, d'autres enroulés dans les sempiternelles couvertures, pour moi c'est l'heure de se changer et d'avoir enfin chaud! 
Mais mon euphorie du moment est de (très) courte durée. Une très gentille dame m'explique qu'il y a eu un problème avec mon sac et qu'il n'est pas là... 

OK je reste cool et j'essaye de positiver, je viens de passer 8 heures a penser a ce fichu sac, mais bon... L'organisateur est là et passe quelques coups de fil. En attendant je m'assois et mange du poulet au curry avec du thé. Ca fait du bien mais je suis un peu abattu malgré tout, enroulé dans ma couverture... je commence a avoir froid et je claque des dents, ce qui n'est pas de très bonne augure.
Un premier sac arrive et c'est... mon sac N°3 , celui là même que j'ai utilisé 8 heures plus tôt... bref je ne panique pas mais ca sent un peu la défaite d'un coup! Michael s'apprête à repartir, je reste assis avec ma couverture. Mon sac a finalement été retrouvé au lieu d'arrivée (???? WTF) et une autre voiture vient de partir, je souris malgré tout et essaye de me réchauffer mais je claque des dents et mes jambes sont raides ... 


quand t'es plus en mode Jedi bourré que traileur en forme...


Enfin mon sac est là, je passe en mode "guerrier de la nuit sous la pluie" : t shirt nike pro combat+t shirt craft a manches longues, un autre t shirt , la R7 et la bonatti par dessus (mode "bibendum on", mais on s'en fiche, le principal est d'avoir chaud). En bas je change de short et conserve mon cuissard D4 et passe le rain pant Kalenji qui va bien. Je check ma lampe Armytek, ca y est je suis prêt pour la suite. Je viens de passer près d'une heure et quart au ravito, mes muscles sont froids et je suis tout raide, ca fait presque 24 heures que je suis réveillé, bref je suis pas au top, mais j'ai presque chaud et je suis presque sec. 

Section 7: 119 to 131 kms 

Back in the game...ou presque

Je remercie tout le monde et repars seul, la démarche fort raide mais résolu à continuer. La pluie tombe toujours mais là, je suis mieux équipé! prochaine section courte, mais le froid et la fatigue me compliquent la tâche. j'essaye de positiver pour que ca passe en me concentrant sur une seule chose: avancer vers la suite, encore et encore, ne pas se focaliser sur la douleur, les heures qui passent, le froid ou cette foutue pluie qui tombe sans discontinuer. 
j'ai la chanson de Miossec (criterium) dans la tête à ce moment là "j'voudrai qu'tu vois comme j'en chie pour toi, pour " fleurs sur le podium, ah ca j'en bave crois moi" ...
Courir seul de nuit, pendant des heures, c'est moyennement drôle et quand on se perd c'est assez dur de rester positif... Je marche un peu de travers par moment, fatigué. Finalement, dans une forêt , une frontale derrière moi m'annonce un concurrent qui me rattrape, je grimpe une côte et on arrive de concert au 131eme kilo. en fait c'est Michael qui s'est égaré un moment et qui a bien galéré... pause thé, je grignote au passage, une banane il est presque 5 h du matin... je ne suis pas en super forme, la pluie qui perdure me casse le moral  et j'ai une envie folle de dormir...le coordinateur du checkpoint nous annonce une section courte mais nous conseille de bien nous ravitailler au prochain checkpoint, car il y a une section bien technique juste après! 


Section 8: 131 to 143 kms 


On repart dans la nuit (ou le petit matin, qu'importe...) cahin caha , l'allure est drastiquement tombée, on marche, la course est un lointain souvenir et il reste encore 33 kms pour finir... L'idée d'arrêter au prochain commence à germer, j'ai mal a un genou, je suis épuisé et là très franchement c'est pas du tout fun. Les premiers concurrents du 80 kms partis de Clerveaux a minuit nous dépassent. ils courent , eux !
On patauge dans des sentiers boueux, j'ai l'impression d'avoir un caillou dans la chaussure, bref c'est le fun! on retombe sur le premier du 80 qui nous avait dépassé qui arrive en sens inverse de la trace, il s'est paumé... il est frigorifié et nous dit qu'il va arrêter. on repart tous les 3 en marchant  vers le prochain CP, le jour s'est levé mais la pluie est toujours là... encore des côtes, encore de la gadoue et en haut, le CP, il est 8H40, il fait jour et je vais me prendre un café :) 


Section 9: 143 to 158 kms 


Je m'assois sur un banc je constate que j'ai une méchante ampoule sur le pied et pas un caillou dans la chaussure... je strappe mon genou douloureux (merci la bande d'elasto embarquée) et prends un café...maintenant je puise dans mes réserves. J'ai beaucoup investi dans cette course, puisque c'est mon seul objectif de l'année, je me suis entraîné durement, comme jamais. Certes les choses ne se sont pas passées de manière optimale, mais je suis encore là et je peux encore finir sous le cut off même si ca va être dur, même si ca veut dire passer encore 6 heures ou plus sous la pluie à marcher dans la gadoue (une perspective carrément pas réjouissante à ce moment là). 
on repart en vrac en marchant, une bifurcation dirige les concurrents du 80 d'un côté et ceux du 160 vers une autre direction. je reconnais cet endroit pour y être passé pendant le trail des fantômes , ca s'annonce bien technique. 
Petite séquence escalade on descend en rappel accrochés à une  chaîne ... on enchaîne avec des kilomètres sur les bords boueux de l'ourthe. Quelques côtes boueuses à souhait et bien raides , c'est pas trop la joie. Sur ce terrain difficile , notre progression est difficile et notre moyenne horaire chute encore. Mon gps tombe en rade et n'arrive plus a retrouver la trace en mode navigation, je re switche en mode GPS normal. a ce stade je m'en fiche mais je suis un peu inquiet de ne plus avoir la trace, j'ai très peu envie de me perdre encore ... 
 D'un coup la pluie s'arrête et le soleil commence à poindre.  Ca fait un bien fou à ce moment. j'ouvre mes vestes et j'enleve mon bonnet j'ai vraiment trop chaud. nous sommes proches du site d'arrivée ! 
une dernière montée puis ca redescend, Michael prévoit de repartir directement, mais j'ai trop chaud et je veux embarquer de l'eau... on arrive au CP bien dans les temps il nous reste 2H20 pour finir cette boucle de 6 kms qui nous réserve une belle surprise parait il... apparemment c'est la tradition, tous les first timers doivent effectuer la boucle en question, pas de souci, au point ou j'en suis ... je suis ready!

Section 10: 158 to Finish 


j'enlève mes couches (que je crois) superflues et mon pantalon. exit le bonnet , je respire!
une gourde d'eau et c'est reparti. j'ai pris soin de me prendre une pate de fruit encore pour ne pas me taper une hypo (manquerait plus que ca...). j'essaye de faire abstraction des finishers attablés au BBQ gargantuesque pour repartir. Dernier round, on temporise, inutile de se précipiter il faut juste finir. 
Immanquablement la Roche en Ardenne évoque pour moi Maboge et sa fameuse côte sur laquelle j'avais un peu souffert lors du trail des fantômes et ...bingo, pour cette dernière boucle on se retrouve dans le mur à grimper. presque 200 D+ en fin de course ca pique un peu. arrivés en haut du plateau, le vent commence à souffler violemment et bientôt le temps change brutalement et de nouvelles trombes d'eau s'abattent sur nous... là je suis dégoûté, mon pantalon est au finish , je commence a avoir froid et suis a nouveau trempé...on progresse en descente (ce qui s'avère souvent plus difficile quand les jambes sont fatiguées) les pieds sur le sentier qui s'est transformé tantôt en marécage, tantôt en ruisseau. 
Derniers mètres sous la pluie, on me tend une couverture et on me propose un thé (merci madame!), ca y est c'est fini, je m'affale sur un banc, lessivé. Pas de moment d'euphorie, de sentiment d'accomplissement ou de simple joie, juste le vide d'après course. Je regarde ma médaille sans vraiment réaliser que je viens de le faire...



Lessons learn

  • Drop bags: intervertir des drop bags ca peut arriver . Du coup doubler son matos peut etre un bon choix (par exemple avoir un câble mini usb m'aurait permis d'alimenter la NU25 directement, et un t shirt a manches longues en plus aurait certainement aidé…)
  • Navigation et batterie: la navigation c'est top quand ca marche mais ca consomme beaucoup d'énergie donc utiliser un chargeur tot dans la course est certainement une bonne option
  • Rain pants : même en saison d'été (septembre c'est toujours l'été à ce qu'il paraît, mais dans les Ardennes c'est relatif :p ), ce type d'équipement est un vrai game changer. Sans ca il m'aurait été difficile de continuer après le 120eme alors que j'étais déjà amoindri …
  • Courir à 2 c'est mieux …. Une évidence sans doute mais la nuit, courir en groupe permet de progresser plus vite et de moins risquer de se perdre. On a tous des moments de baisse de lucidité et dans ce cas c'est vraiment mieux d'avoir au moins un pote
  • Investir dans du matos de qualité: la bonatti par exemple a été vraiment super utile sur cette course le pantalon rain pant aussi mais le traitement léger fait qu'au bout de quelques heures d'exposition la pluie commence a traverser la toile du pantalon, donc après 20 heures …
  • Est ce que les chaussettes étanches c'est une bonne option pour les coureurs ? à voir mais vu l'état de mes pieds trempés pendant près de 24 heures je considère l'option  :p
  • Changer de buff…: j'avais pour le coup mis 2 buffs par drop bag et je les ai changés à chaque fois : un petit confort appréciable
  • Quand les conditions sont dures, le look est clairement une préoccupation de 2 eme zone, on se focalise d'abord sur le confort et l'efficacité (thermique et/ou imperméable! l'empilage de multiples couches fonctionne bien (mais s'il recommence a faire chaud on le sent d'autant...)
  • Le combo casquette + bonnet windstopper+capuche est vraiment efficace dans la pluie froide
  • Les shorts a poches sont vraiment top pour transporter le petit matos et particulièrement le ravito
  • Les pâtes de fruit pendant plus de 30 heures c'est possible et ce sans aversion du sucré
  • Manger de la "vraie nourriture",  ca fait énormément de bien sur du long
  • 100 miles ca n'a strictement rien à voir avec 100 kilomètres en termes d'effort et de souffrance morale et physique
  • Sur du long, l'allure diminue sensiblement et il faut avoir les ressources mentales pour se dire qu'on va marcher pendant 30 kilomètres ou plus à un moment (sauf à être capable de courir tout le temps 
  • La pluie ca te mine le moral
  • les protections d'orteils en silicone: c'est laid et ca paraît zarbi mais ca fonctionne. meme avec les pieds trempés pas d'ampoule sur les orteils!


Quelques chiffres:


Pour 164 kilomètres et plus de 6000 mètres de dénivelé, le tout en 35 heures 10 :



  • pas loin de 2 litres de coca
  • Des litres d'eau
  • 1 café
  • 2 thés
  • 4 bols de soupe
  • Un wrap aux légumes
  • Un croque monsieur (fromage)
  • 6 bananes
  • 4 biscuits 
  • 3 parts de quatre quart ou assimilé
  • Une vingtaine de pâtes de fruits
  • Un gel au café
  • Plus de 120 noix de cajou
  • 20 cachets de BCAA
Et malgré tout ca j'avais une faim de loup après l'arrivée …

  • Près de 20 heures sous la pluie 
  • 42 heures sans dormir 



Ce qui a bien fonctionné:

- La NU25: testée un peu à l'arrache à quelques semaines de la course, elle s'est révélée parfaite même dans les bois , sa seule limite étant son autonomie en mode 3. 
- Le sac UD SJ 3.0: portabilité optimisée et confort énorme, j'ai adoré du début à la fin. La seule vraie limite que je lui ai trouvée est la difficulté de mettre une 3eme gourde dans un  espace directement accessible (nécessaire sur les sections les plus longues).
- la lampe rouge VIOO 500 de D4 : rechargeable , ca fonctionne ce qu'il faut. par contre si on ne la charge pas il en faut 2 ...
- Les bâtons: toujours un dilemme mais là je n'ai pas regretté. pliables ou pas le seul moment ou ca compte c'est sur la descente en rappel ou mes batons mono brins etaient bien encombrants...

Ce qui a moyennement fonctionné:

- la navigation au GPS: quand ca fonctionne tout va bien, mais il est parfois difficile de retrouver la trace, surtout quand le manque de lucidité est là... De plus ca tire tellement sur la batterie 

dimanche 16 septembre 2018

De la navigation sur la Garmin Forerunner 935 : utilisation sur une course

Un GPS multisport finalement c'est un peu comme Excel, on ne l'utilise pas forcement au plein de ses capacités. Enfin, dans mon cas c'est un peu ça...
Avoir une 935 et ne l'utiliser que pour monitorer ses courses et planifier son entraînement c'est un peu limité car comme tout GPS moderne, la 935 permet aussi d'utiliser des fonctions de navigation... Jusque là disons que ces fonctions m'avaient semblé pas forcément nécessaire pour mon utilisation... 

La navigation kesako? 

Les fonctions de navigation permettent de se repérer sur un itinéraire pré établi un peu comme en voiture avec un GPS en fait. La navigation sous Garmin indique:
  • La position sur le parcours : sous forme d'une flèche bleue sur une ligne verte (partie du parcours a parcourir) ou blanche (partie du parcours déjà parcourue)
  • La position du Nord (ça peut servir) 

Les écrans complémentaires et les alertes 

En sus de montrer sa progression sur un itinéraire pré déterminé, cette option permet d'avoir accès à des informations et des alertes fort utiles :
  • la distance restant à parcourir; si tu es lassé de demander à chaque bénévole croisé combien de kms il reste à parcourir cette option est faite pour toi ! 
  • le temps estimatif d'arrivée : là aussi ça peut aider à voir si on respecte son plan de progression (l'heure d'arrivée estimative est également affichée)
  • la courbe de dénivelé : encore une option super utile, la courbe de dénivelé permet de voir le dénivelé parcouru et restant et ce qui reste à venir justement en termes de profil. Bien utile en trail ! 
  • lorsque l'on sort de la trace, la ligne verte symbolisant le trajet à parcourir reste en vert et ne passe pas en blanc et une ligne complémentaire apparaît symbolisant le tracé effectué. par ailleurs une alerte apparaît sur l'écran indiquant le hors parcours sous forme d'une petite ondulation, pratique quand on est moyennement attentif! quand on revient sur ses pas ou qu'on regagne la trace une alerte le confirme également 

Virtual partner 

la 935 permet d'ajouter un écran de données dédié à un virtual partner , le lièvre électronique. Si cette option est super valable sur marathon ou toute autre course à "allure plutôt rapide" sur un ultra trail la limite à 9 minutes par kilomètre fait qu'elle est inutilisable dans des courses ou les allures sont souvent lentes (sous les 6 kms / heures, soit 10 minutes au km). 

la notion de parcours , une notion essentielle pour la navigation. 

Pour pouvoir fonctionner, l'option de navigation repose sur la notion de parcours, qui est un tracé GPS déjà enregistré. pour se faire plusieurs options sont possibles soit créer un parcours ad hoc sur Garmin Connect, soit reprendre une trace d'un tiers (organisation de course notamment) soit partir d'une trace gpx que l'on a déjà (reproduire un parcours déjà effectué. 

Comment tester simplement les fonctionnalités ?

le plus simple est de prendre un parcours que vous connaissez bien et que vous avez déjà effectué . voici les différente étapes pour y arriver : 
  1. Transformer une activité en parcours dans Garmin Connect
  2. modifier éventuellement le parcours
  3. Renommer le parcours (utile pour le repérer parmi d'autres qui pourraient s'amonceler dans la mémoire du 935 
  4. Enregistrer le parcours 
  5. envoyer le parcours vers le forerunner 935 
  6. Synchroniser via Garmin Express 
  7. et voilà ... 
pour lancer le test:
  1. un clic droit sur start 
  2. choisir l'activité souhaitée dans la liste
  3. clic long sur le bouton up 
  4. choisir navigation
  5. sélectionner le parcours 
  6. lancer le suivi du parcours 
  7. appuyer sur start pour démarrer l'activité 
En test, l'intérêt est de voir les différentes fonctionnalités, naviguer dans les menus tranquillement, faire exprès de se tromper de chemin pour voir les alertes et l'impact sur le tracé... bref tout ce qui peut arriver ...en course aussi !et ça permet de se familiariser avec les écrans et d'interagir avec les différentes possibilités de manière à ne pas être (trop ) pris au dépourvu lors de la course justement. 


In fine: Pros & cons de la navigation 

Glop: 

  • la possibilité de disposer d'un support complémentaire précieux pour ne pas se perdre: sur ce point si comme moi il vous arrive de rater un marquage, d'hésiter aux intersections parfois sur une course, cette option a l'air vraiment top... à voir en live sur une course si ca fonctionne !
  • se rassurer la nuit: rien de plus facile que de se perdre la nuit quand la fatigue arrive et que l'attention baisse: on rate une rubalise , on se trompe à l'intersection et c'est parti pour une angoisse... avec la navigation gps on peut facilement revenir sur ses pas rapidement : en moins de 200 mètres on sait qu'on n'est plus sur la bonne route. 
  • Pallier le fléau du débalisage ou minimiser l'impact du balisage foireux (cf ecotrail 2017): du vécu sur plusieurs  courses le balisage est parfois trop limité et parfois impacté par la bêtise de certaines personnes mal intentionnées. La navigation peut alors s'avérer un allié précieux !
  • Prévenir les galères liées à la fatigue et aux erreurs de parcours induites... c'est bête mais la nuit et avec la fatigue on a parfois du mal à vraiment réfléchir...Bref une solution pour garder du jus et optimiser son effort quand c'est particulièrement nécessaire!

Moins Glop:  

  • Ca sonne comme une évidence mais oui la navigation consomme de l'énergie et a donc un impact sur la batterie... donc clairement sur une course longue de 10/12 heures ca passe mais sur du plus long la recharge avec batterie externe devient plus que nécessaire. Dans ce cas on peut jongler avec les drop bags pour ne pas s'alourdir outre mesure dès le départ... 
    • edit post course: finalement j'ai utilisé la navigation sur mon premier 100 miles et suite à une erreur , j'ai utilisé ma montre en continu en navigation sans la recharger... finalement elle s'est éteinte après 11H09 d'activité.
  • Attention comme tout autre outil la navigation ne reste qu'un outil et ne remplace pas le bon sens... même s'il est vrai que réfléchir au milieu de la nuit après X kilomètres dans les pattes peut s'avérer délicat...


Bref, si vous n'avez jamais essayé cette fonctionnalité comme c'était mon cas , la navigation peut être un précieux allié. Globalement, si la mise en oeuvre d'un parcours est un peu fastidieuse, une fois opérationnelle ce ne sont que des écrans supplémentaires (qu'on peut paramétrer, ajouter ou retire comme n'importe quel écran de données garmin). donc ca vaut certainement la peine d'investir un peu de temps pour intégrer cetet focntionnalité dans sa préparation de course! 

samedi 8 septembre 2018

the Great Escape 100 miles :préparation: 1 le matos obligatoire

Du Matos obligatoire ou de la quadrature du cercle ...quelques cogitations a 2 semaines du départ.
Pour mon premier "ultra" ultra, j'ai cherché à peaufiner mon équipement sans pour autant révolutionner tout. Ce qui fonctionne je garde, pour le reste, je cherche! 

Liste du matériel obligatoire pour the Great Escape: 


  • Dossard (porté visiblement et facile à lire)
  • Téléphone portable avec une batterie chargée et fonctionnelle pour la durée de la course (service roaming recommandé) et avec le numéro de l’organisation (communiquée à la registration)
  • Bouteille ou pack d’hydratation d’au moins 1 litre
  • Couverture de survie: 1.4m x 2m minimum
  • Veste imperméable et coupe-vent
  • Sifflet
  • Lampe frontale
  • feu rouge arrière (ajout surprise du 6 septembre)


Dossard: pas grand chose a faire pour améliorer ce point. le seul truc est d'utiliser une ceinture porte dossard pour faciliter l'habillage et le changement de vêtements. Amélioration possible: ceinture porte dossard ultra light. Truc : renforcer les endroits ou seront percés les points avec du scotch et utiliser un appareil à trous pour feuille de classeur pour faire ca propre... Autre solution porter le dossard sur le sac mais cette solution n'est pas toujours admise par le réglement... mais ici c'est envisageable.

Telephone: je pars avec mon iphone par faineantise car il existe des mini telephones super legers ... mais c'est mon telephone au quotidien et je peux filmer et prendre des photos egalement (si envie/ possibilité). 

Hydratation: j'utilise des flasques donc j'en prends 2 de 500 ml plus une flasque en secours dans le sac (parfois ca fuit ...et parfois il faut tout simplement plus d'un litre!). par ailleurs j'ai prévu d'en ajouter dans les drop bags également.

Couverture de survie
pas de plan particulier. n'importe quelle couverture dite de survie fait l'affaire. 



Veste imperméable et coupe-vent

probablement un des sujets relatifs au matos qui passionne le plus la toile... le choix de la veste est toujours difficile. Soit on prend une veste protectrice qui protège vraiment de la pluie mais qui respirera moyennement ou très peu, soit on opte pour une veste plus légère mais avec des qualités imperméables plus limitées. 
Sur ce point j'ai décidé très rapidement de faire confiance à ma veste de prédilection pour les conditions humides: la salomon bonatti : legere, compactable et suffisamment imperméable pour la plupart des conditions et bien coupe vent. un bonus de chaleur non négligeable en cas de refroidissement.

Sifflet:
sur ce coup là j'ai 2 options soit le sifflet salomon, soit le sifflet decathlon fourni avec le sac kalenji.  Dans les 2 cas c'est compact et léger!

Lampe frontale :
2 options sur ce sujet. L'armytek wizard pro pour du long, de la versatilité, une résistance hors norme et un bon confort ou la nouvelle Nitecore NU25 pour une option super light, la possibilité d'une recharge on the go avec une batterie externe (l'inconvénient étant que la lampe n'est pas hyper puissante en cas de nécessité ca peut être limitant: sous bois particulierement sombre et /ou terrain technique...)
En back up j'ai prévu de prendre la TIP 360 qui est suffisante pour un éclairage d'appoint voire une petite course d'entrainement et ultra legere (23 grammes).
Comme approche j'envisage de partir (départ lancé à 4 heures du mat', pour un lever théorique de soleil a 7H32)  avec la nitecore pour la première partie et d'échanger au checkpoint 2 pour prendre l'armytek avant de passer une nuit entière dehors: plus de légèreté au départ et plus de confort visuel et d'efficacité pour la nuit complète...).  

Feu rouge:
Ajout de dernière minute au pack obligatoire, le feu rouge arrière de nuit... sur ce sujet j'ai pris une option déjà testée...à vélo et qui fonctionne bien: le led rechargeable Btwin qui va bien: Vioo clip 500. Gros avantage: ce led se fixe avec une petite pince clip sur les vetements ou un sac. Elle demeure legere (32 grammes) , rechargeable (must have) et avec une autonomie suffisante (9 heures en mode flash) pour passer une nuit sans recharge. 
Idem pour les checkpoints soit je garde la meme lampe tout le temps et je la recharge pour la nuit complete soit je la change au checkpoint 2. 

the Great Escape 100 miles :préparation: 3 le plan d'entraînement

A 2 semaines de mon gros objectif, petit regard dans le retro sur les kms parcourus à l'entraînement en vu de mon premier 100 miles.... 

De la lecture:

Je me suis offert réussir son UTMB comme livre de chevet et j'y ai découvert plein de petits trucs , des explications rationnelles et des propositions de structuration de plan   d'entrainement. sur ces bases j'ai construit ma progression.   

Du spécifique oui, mais pas que !


Premiere phase de decembre 2017 à mars  2018 plus basée sur des séances courtes et visant à me faire recouvrer une certaine condition physique : seance VMA et seance de seuil toutes les semaines. Au niveau kilométrage je suis resté raisonnable dans cette phase en donnant la priorité au qualitatif plutôt qu'au quantitatif. 
Avril/ mai a été une période de transition avec des semaines à 80 km puis un premier WEC a mi mai avec une première journée à 55 kms puis une seconde a 44 kms. J'ai ensuite augmenté progressivement le kilométrage en retrouvant des sorties longues ou des séances de velo suivies de séances de course ou l'inverse. 
2 semaines de vacances dans les alpes début juillet ont été l'occasion de faire du VTT mais aussi de la course à pied et de manger du dénivelé en altitude. 
Ensuite je suis rentré plus dans une phase de préparation spécifique avec des semaines chargées a plus de 100 kms en alternant course et velo. 
à la mi aout il était déja temps pour un deuxième WEC, sorte de répétition générale avec des kilométrage conséquents qui ont généré une certaine: plus de 180 kilomètres dans la semaine. 
Puis la charge d'entraînement a décru pour avoir 3 semaines de relâche/ récupération / affutage avec peu de kilométrage. 

Du vrai spécifique ... 

Pour un ultra aussi long avec des phases de course de nuit j'ai donc intégré des WEC pour m'entraîner sur une allure lente proche de l'allure de course... pas évident le deuxième jour de se motiver pour 50 bornes quand on a mal aux jambes ...
idem pour les séances de nuit ce plan d'entraînement  a été l'occasion de remettre au goût du jour ces séances  de course en nature avec une lampe (l'occasion d'ailleurs pour tester la Nitecore NU25). 
Courir avec un sac à dos est nécessaire sur une course longue mais il est vrai qu'au quotidien à l'entraînement j'évite ... 

Lessons learn:

le premier key take away reste la nécessité de bien planifier ses séances , surtout les WEC.Sans planification correcte, cela me semble très difficile de caser 2 ou 3 jours d'entrainement long d'affilée sans que cela ne perturbe la vie de la famille... après 60 kilomètres d'entraînement j'avais moyennement envie de faire quoi que ce soit sinon récupérer! 
Outre la planification, la préparation me semble importante : repérer son itinéraire à l'avance, préparer ses sorties via des cartes, faire ses courses en amont... 

Bien manger ... encore une évidence mais s'alimenter correctement les semaines de WEC avant et après c'est important pour bien récupérer, car à la différence d'une course un WEC est placé dans un programme d'entraînement et on doit pouvoir recommencer à s'entraîner rapidement après, sans se sentir trop fatigué (toujours respecter le délicat équilibre entre charge de travail et récupération). 

Ne pas se fier complètement à son Garmin... si les fonctions d'entraînement sont plutot bien faites et adaptées au marathon ou au triathlon elles ne prennent pas forcément correctement en compte les longues séances de rando course. Donc même si votre Garmin vous dit que vous êtes bon pour aller faire une bonne séance de VMA, n'oubliez pas de vous fier également à vos sensations ...
Du fait des nombreuses séances que ces semaines de charge impliquent, pensez à préparer vos vêtements à l'avance pour avoir assez t shirts ou de chaussettes ;) 

Avoir une playlist bien cool pour la course ca permet de se remotiver quand on est fatigué, une peu perdu ou quand on en a assez mais qu'il reste encore 20 bornes ... Mais la playlist plutôt avec des écouteurs: ca évite de déranger les marmottes et autres bestioles et accessoirement les autres humains à proximité (note sur le sujet: vu a Valmorel cet été, un traileur partant à l'assaut des chemins avec son enceinte bluetooth a donf déversant un rap super agressif (même si j'aime bien le rap hein...) ... les marmottes ont vraiment du kiffer :p). 

Tester, tester et encore tester. arriver sur une course avec du nouveau matos ou ravito jamais testé ce n'est pas forcément la meilleure option... 

Simplifier... parfois faire les choses simplement ça marche. Exemple sur les WEC j'ai fini par mettre noix de cajou, raisins secs, bcaa dans un même sachet, le tout tenant dans ma poche de short. facilement accessible, on voit ce qu'on mange (sachet transparent) et on peut le re utiliser. Idem pour les pâtes de fruit à la place des gels : plus simples, plus digestes, moins chères et aussi efficaces. 



the Great Escape 100 miles :préparation: 2 ravitaillement et drop bags

La particularité des courses d'ultra est qu'on peut avoir accès à des drop bags ce qui n'est en général pas possible sur des courses plus courtes. 
La Grande Evasion prévoit la possibilité d'utiliser 3 drop bags ce qui permet d'alléger le sac de course et d'avoir accès en cours de course à diverses options de matériel. 

Ravitaillement: 

le ravito sur une course longue c'est toujours une composante délicate. en fonction de son état du jour , de sa tolérance, du temps , de la chaleur et autres on tolère plus ou moins bien le sucre voire les aliments donc il faut pouvoir composer avec cet état de fait au ravito. 

Sucres:

pour cette course , conformément à des tests précédents j'ai décidé de me passer de gels que je trouve moyennement digestes, chers et pas très ecolos... du coup je me suis rabattu sur les pates de fruit que je supporte mieux et qui sont bien moins chères( 3 euros pour 5 pates quand un gel vaut preqque 2 euros ...) .

BCAA:
pour limiter la casse musculaire, proteger les fibres , la prise de BCAA peut aider. Je prévois d'en prendre un cachet a croquer toutes les heures . 
Drop bags 

Protéines:
pour là aussi tenir le coup sur le long je prevois de manger 5 noix de cajou de l'heure. 

Autres:
pour le reste j'ai prévu d'utiliser les ravitos à disposition: tuc, chocolat, orange , coca, eau ... 
les ravitos sont prévus tous les 20 kms environ. 
Conditionnement:
Adepte de la simplicité j'ai fini par trouver et tester (en WEC) une solution simplissime pour gerer mon ravito perso: je glisse tout dans un sachet refermable qui tient dans une poche de short ... simple et efficace comme j'aime. Pour les pâtes de fruit, je les glisse dans une poche. 

Drop bags :

En plus des sachets de ravito pré cités et des pates de fruits, j'ai rpévu diverses choses dans les drop bags :

Premier drop bag (40kms):
Une paire de chaussure pour changer ainsi que des chaussettes, un t shirt ...
Deuxieme drop bag (80 k) 
en prévision de la nuit la deuxieme lampe , un t shirt a manches longues , des gants, des buffs , un collant, un bonnet de running. 

3eme drop bag (120 kms) 
idem drop bag 2 avec collant. 

vendredi 7 septembre 2018

lampes ultra light: Petzl Bindi vs Nitecore NU25

Les lampes ultra légères ont  la côte et c'est tant mieux , le marché nous propose désormais des produits légers, fiables ete efficaces pour la pratique de la course à pied de nuit.
Ce post fait un focus sur 2 des lampes ultra légères qui agitent le microcosme de la course à pied pour les séances de nuit (microcosme j'ai dit !) : la Petzl Bindi et la Nitecore NU25

Les 2 lampes sont sorties en 2017 et sont destinées à la pratique de l'outdoor de nuit. Le sujet central sera ici la course a pied et je ne parlerai donc que peu des modes périphériques (lumiere rouge, mode SOS...)


Poids
Les 2 lampes sont ultra légères : 35 grammes pour la bindi et 28 grammes pour la Nitecore a nu. avec les bandeau c'est plutôt aux alentours de 51 grammes. 
avantage pour la Bindi 

Prix:
Suivant le canal de vente, la Nitecore peut varier entre 25 et 40 euros. Pour la Petzl on est aux alentours de 40 euros.
ex aequo

Recharge;
les deux lampes sont rechargeables avec accu intégré
ex aequo.

Autonomie
La bindi annonce une autonomie de 2 heures à 200 lumens et 3 heures à 100 lumens . la NU25 propose une autonomie record de 5 heures à 190 lumens et 8 heures à 38 lumens. 
avantage NU25

Usage d'une batterie externe
Sur ce point je ne trouve rien chez PEtzl qui garantisse la possibilité d'utiliser la bindi branchée sur un accu externe, contrairement à la NU25 pour laquelle Nitecore a clairement prévu la possibilité. un avantage certain pour une utilisation longue durée.
Avantage NU25 

Look
Pour autant que ce soit un critère ... la Nitecore a un look sobre , carré, pas franchement design. Face à elle la bindi est beaucoup plus fin, colorée...
Avantage Bindi

Versatilité 
la nitecore propose un peu plus d'options que la Bindi et surtout permet une utilisation en étant branchée sur uen  batterie externe... 
avantage NU25


En définitive:

Même si son look un peu retro ne paye pas de mine, la NU25 a des avantages certains pour une utilisation en trail que ce soit à l'entrainement de nuit ou en course. Pour la bindi, le look est réussi mais son autonomie limitée ne permettra pas de l'utiliser facilement autrement qu'à 'entrainement.



Tests matos: mon top 5 pour 2018

Certes nous ne sommes qu'en septembre mais 2018 a été une année super busy en termes de tests de matos jusque là... 
Quelques unes des nouveautés que j'ai le plus appréciées cette année : 

1 la montre GPS  Garmin Forerunner 935

Difficile de passer à côté de cette "précieuse". Légère, super efficace et pourtant simple à utiliser je la porte au quotidien et elle me suit dans tous mes entraînements. Très complète (trop?) avec une autonomie de dingue et un altimètre barométrique je ne la quitte plus (le test ) . Une montre designée à l'origine pour le triathlon mais qui est tout à fait à son aise en trail et en ultra en général. 
LA même chose que la Fenix 5 dans un boitier allégé. 

2 La lampe frontale  Nitecore NU25 

Difficile de faire plus léger et plus puissante avec les moyens technologiques actuels que cette petite lampe frontale ultra légère qui mérite bien  ce top 2. Parfaite pour une session d'entraînement ou des courtes sections nocturnes sur une course, la NU25 a une autonomie d'environ 5 heures à 190 lumens... pour un prix abordable (45 euros environ sur amazon). 
(test de la lampe ici)

3 le short Reebok Elite M

Bizarrement j'ai peu de matos reebok. Pourtant les produits sont plutôt de bonne qualité mais il faut aimer le look souvent assez agressif de la marque... j'ai pris un short de running que je trouve top pour l'entraînement et qui s'est avéré parfait pour les vacances pour aller courir ou vadrouiller, le tout avec un look boardshort. Si toi aussi tu aimes les boardshorts et que tu aimes le look ravageur de Reebok et que que t'as pas peur de t'afficher avec un short qu'on dirait fait pour les WOD, alors le Elite M est fait pour toi... un coup de coeur pour les vacances, le short a tout faire et bien pratique pour aller courir. La petite poche zippée en fait une valeur sûre.
(short ze test ici)

4 la gourde à poignée Ultimate Direction Grip 600 

Une super solution de portage des liquides pour aller faire un petit tour: la grip 600 est simple à utiliser et permet d'emporter jusqu'à 600 ml d'eau (ou autre :p ) en course très simplement. Un produit simple et efficace. 


5 la veste Gore R7 

Pour les petits matins frisquets, mes moments ou tu as besoin d'une veste mais peur d'avoir trop chaud, un crachin mesquin qui tombe quand tu pars pour ta séance de fractionné, un vent violent qui te met des frissons, une seule solution, la R7 :) 
une veste inspirée du velo qui tient plus du t shirt en fait mais qui a un effet thermique / coupe vent certain. Un bon coup à faire aux alentours de 50 euros en soldes...