dimanche 24 juillet 2016

test du gilet d'hydratation Kalenji 2016 le nouveau sac de trail Decathlon


Intro°


Après quelques mois de réflexions intenses et de cogitations, le R&D team Kalenji a décidé de frapper un grand coup en introduisant une nouvelle race vest sur le marché avec un prix défiant toute concurrence. Initialement prévu pour le mois de mars , la commercialisation a finalement été repoussée , nous laissant dans l'attente de cet OVNI du trail... Suite à semble t'il un problème de fabrication des flasques semi rigides qui devaient accompagner ledit gilet , la commercialisation du gilet n'a finalement eu lieu qu'en juillet , sans les flasques ... 

En effet, à 24,99 € (sans les flasques), on entre dans une dimension complètement extra terrestre par rapport à la concurrence, là ou la plupart du temps les produits comparables sont vendus plus de 100 €…avec des pointes au delà de 150 €. 


Alors forcément, avec un tel différentiel, on s'interroge sur la qualité du produit , sa capacité à justement soutenir la comparaison par rapport à la concurrence, sa durabilité, voire son utilisation? 


Cette création a d'ailleurs généré quelques remous, non pas dans la Force, mais dans le microcosme de la communauté trail avec toujours des oppositions entre pro Kalenji et anti … 
Positions de principe d'ailleurs qui n'apportent que peu d'infos puisque ledit gilet n'était pas encore sorti et testé ...Manifestement certains s'émerveillaient quand d'autres criaient au plagiat...
Ce gilet étant le second modèle initié par Kalenji si on prend en considération le précédent modèle 9/14 qui avait rencontré un succès plus mitigé dans les pelotons.


Alors au final, est ce que ce produit répond vraiment à toutes les attentes qu'il a suscitées ou n'est il qu'une pâle copie de ses aînées en version low cost?  (oui je sais c'est un petit peu manichéen comme intro…) . Est ce que les espoirs des uns ont été douchés par la froide réalité d'un produit décrié comme basique et impropre à la compétition par d'autres ?



Le postulat de départ, en ce qui me concerne, étant qu'à ce prix là (même sans les flasques), le prix est très compétitif pour un modèle d'entraînement (voir pour des courses ou on a besoin de peu de matos). Ceci permet de courir avec une "race vest" à chaque sortie ou presque, sans avoir peur de ruiner prématurément son Slab (ou tout autre modèle couteux …), ce qui est plutôt intéressant dans l'optique de garder le slab (ou tout autre "précieux sac" …) pour les courses plus longues et s'habituer à courir avec un sac.

Mais je voulais savoir s'il était possible de le comparer à d'autres modèles et pourquoi pas de l'utiliser en course au delà des 50 kms (Thierry Breuil a bien gagné une course de plus de 8H00 avec (la solitaire des templiers, premiere edition)!). 

Quelques questions que je me suis posé:

  • Les flasques sont elles remplaçables par des salomon de 500ml (là de facto je n'ai pas eu le choix pusique les seules flasques dont je disposais étaient des salomon...)? Peut on utiliser d'autres contenants , si oui avec quelles restrictions? 
  • Est ce que les poches sont accessibles et à peu près sécurisées (pas envie de devoir nerveusement contrôler mes gels toutes les 5 minutes…)
  • Est ce que le confort est comparable à mon slab ou mon Nathan HPL 020, (des sacs pour le coup super confortables) ?

  • Les matériaux sont ils résistants malgré le poids annoncé ?

  • Le poids est il si bas?

  • Quid d'une utilisation avec le short a poches justement commercialisé par Kalenji (baggy cuissard), est ce recommandé ,ou nécessaire? Voire faut il envisager une ceinture ou une pochette complémentaire?




Autant d'interrogations qui ne pouvaient être éclaircies que par un test sur le terrain de la bête …


Poids du sac :


LA tendance du marché a clairement été à l'allègement cf la collection 3.0 d'ultimate direction (réduction du poids de moitié sur certains modèles, réduction de 30% du poids chez Salomon, poids plume de 160 grammes pour le 8 litres lazerdry chez Raidlight…) . Un sac à vide pour un volume de 5/8 litres pèsera donc aujourd'hui 200 grammes, ou moins.

Ce sac est annoncé à 124 grammes, ce qui est très léger, on se rapproche clairement des leaders du marché et notamment de Salomon qui avait battu des records l'an passé avec la série des slab sense ultra set et Sense (respectivement 110 et 90 grammes ...du jamais vu!). Alors pour ca rien ne vaut un test sur la balance , avec et sans flasques. 


Sans les flasques :

kalenji gilet hydratation
Donc 128 grammes avec les etiquettes et le sifflet :) 




A titre de comparaison mon Tshirt finisher du GTLC 2015 pèse :







NB Rappelons juste une chose , le poids peut être mesuré de façon objective certes, mais l'impression de poids quand on porte un tel sac et notamment pendant des heures est quant à elle plus subjective et dépend aussi du confort de charge prodigué par ledit sac…


=> en quelques mots:
Le sac est super léger quand on le prend en main , on a l'impression d'une extreme fragilité et d'un poids vraiment faible, confirmé lorsqu'on l'enfile . A vide , il ne se fait quasiment pas sentir. 




Look:


Bon alors sur ce point , on rentre de plein pied dans le purement subjectif. En clair, on aime ou on aime moins, Kalenji a choisi la carte de l'uniformité, pas de version de coloris différents , tout le monde a droit a une version noire et "camo"… Pourquoi une approche militaire de la question, ca , mystère

Perso ca ne me gêne pas , atteindre un cout de production record implique certains choix et la simplification de la gamme est clairement une façon d'y parvenir… en même temps les coloris retenus sont très passe partout et entrent facilement dans n'importe quelle panoplie sans que ce soit particulièrement choquant…

D'un point de vue look, cette première mouture de race vest kalenji ressemble sensiblement à la série des Slab de Salomon et plus particulièrement les sense ultra set .

On note la présence d'un piping réfléchissant dans le dos, toujours utile la nuit ou en conditions de luminosité restreinte pour être repéré par les voitures et autres vélos.


Le look camo du gilet d'hydratation



Poches et organisation :


En revanche, pour ce critère, on passe directement sur une vision beaucoup plus objective. L'organisation des poches et des volumes a vu quelques évolutions dans la création des race vests ces dernières années. Les modèles des leaders du marché, Salomon et Ultimate Direction ont pas mal évolué sur le point du positionnement des poches et du volume de celle ci.  UD pour sa collection 3.0 a concentré l'essentiel du volume sur l'avant (exit les poches sur les côtés sur le TO et le SJ) et Salomon a fait de même, en replaçant les volumes plus sur l'avant. Les zips de fermeture ont aussi évolué pas mal,  de façon à sécuriser les petits objets .

Qu'en est il du kalenji sur ce point ?




  • zoom sur les différentes poches


Poches arrières:


Il y a deux grandes poches à l'arrière du sac pour transporter les objets les plus volumineux , dont une sécurisée par deux petits velcro.: vêtements , accessoires, c'est une grande poche , directement en contact avec le dos du coureur. 

Par dessus il y a une autre poche, de grande capacité mais ouverte tant a droite qu'à gauche dans la quelle on peut glisser une veste par exemple qui restera accessible sans avoir a retirer le gilet d'hydratation ( il faut être un peu souple au niveau des épaules , ce qui est moyennement mon cas et occasionne donc certaines contorsions...). 


kalenji gilet hydratation
La premiere poche arriere, non fermée et directement accessible, tant à gauche qu'à droite 
kalenji gilet hydratation
La 2eme grande poche arriere vue de l'interieur du gilet, qui elle est fermée au moyen de 2 velcros
kalenji gilet hydratation
La deuxieme poche principale vue de dessus


kalenji gilet hydratation
Détails de la fermeture par velcro: ca reste léger ...



Poches latérales / frontales


Point névralgique à mon sens sur un sac de course, ces poches se doivent d'être accessibles et doivent pouvoir contenir un minimum de choses. Qu'en est il donc?

De par leur forme , ce sont des poches tubulaires qui partent du milieu du do et vont jusqu'à l'avant du sac a l'aplomb des emplacements pour les flasques. Elles sont assez profondes et pas sécurisées. Le côté elastique (26% d'elastahne...) du sac fait qu'on peut y glisser pas mal de choses mais j'eviterai soigneusement 'y mettre un objet relativement lourd et encore plus un objet fragile car il serait susceptible de tomber (telephone notamment). A priori parfait pour y glisser un buff , des kleenex, des gants , voire une petite veste pas trop volumineuse. Autre possibilité en ce qui me concerne, les dosettes de poudre pour boisson isotonique. Les gels y tiendraient mais j'aurai quelques craintes a les voir tomber. 




kalenji gilet hydratation
une poche laterale vue de dessus: pas de système de sécurisation
La main dans ..la poche! on note la profondeur de celle ci (meme si elle n'est pas ecurisée on peut y glisser pas mal de choses)


  • Test du remplissage : veste, t shirt ML, 1 flasque pleine , sac bouffe ,  Gants , téléphone bonnet , un kit de sureté: une bande elasto + couverture de survie) et la lampe frontale: est ce qu'il reste de la place ?

Ce test est simple: que peut on faire rentrer dans le sac sans qu'il soit trop gonflé et que cela se ressente sur le port? 







Quid du confort une fois rempli? Peut on encore passer une veste par dessus ?

Personnellement je trouve qu'un des gros avantages des race vests est de pouvoir passer une  veste de pluie par dessus le sac comme celui ci est proche du corps. Cela permet de garder ses affaires au sec sous la drache en même temps que soi même et gérer une ondée passagère (mais qui peut être violente) sans devoir enlever et remettre le sac … le contre coup de cette pratique est qu'avec une veste peu extensible et / ou trop de choses dans le sac on ressent des tensions au niveau de la poitrine et un inconfort global. Par ailleurs d'un point de vue esthétique c'est aussi une solution moyenne (mais ca …). Autre intérêt par grand froid, cela permet de protéger le contenu des flasques et éviter que le liquide ne gèle…

la veste est très proche du corps et peut facilement s'accommoder d'une veste par dessus le tout. idéal quand les conditions changent sans arrêt ou pour gérer un départ frisquet. 


A l'essai:


En statique / fit:

En statique pas de panique, le sac s'enfile super facilement et est très confortable. la taille est similaire à un vêtement, mais je ne suis pas sûr qu'un gabarit bien costaud rentre dans le M/L, je ne suis pas particulierement baleze mais le M/L est juste à ma taille (1,72, / 70 kilos ...) . 

premiere satisfaction, les flasques salomon rentrent parfaitement dans les logements, ca ne depasse pas et on retrouve des sensations tres proches des Slab (notamment pour boire sans sortir la flasque du sac). On ne force pas outre mesure pour entrer la flasque dans le sac et elle est correctement maintenue. 

les réglages 

Côté réglages c'est très basique, on se sert des 3 sangles sur le devant du sac pour le régler au plus proche du corps. Pour la premiere sortie je me suis precipité en ne partant qu'avec les deux sangles installées (le troisieme est livrée avec mais pas accrochée) et le sac bougeait sensiblement...
une différence avec un slab par exemple, les sangles ne sont pas élastiques alors que le tissu du sac l'est (le slab a des sangles plutot elastiques et le tissu du sac me semble moins mou). 
Il faut donc serrer tout cela pour que le sac n'ait pas trop d'effet de balancier qui est assez desagreable sinon. 
Mis à part ce côté élastique , le sac est très confortable en course et se rapproche d'un salomon ou d'un nathan. Pas de point de pression ( à condition de ne pas tirer comme un malade sur les sangles de réglage..) , c'est très confortable. le poids hyper léger fait qu'on ne le sent pas beaucoup (à voir sur une très longue sortie cependant). 


A l'essai en course :

Une fois parti on sent une certaine élasticité dans le tissu , d'autant plus sensible que les flasques sont remplies. il faut donc parfois s'arrêter pour réajuster le réglage en resserrant les différentes sangles. 

Le tissu est très confortable et la coupe près du corps fait qu'on a l'impression de faire corps avec le sac , ce qui est l'effet recherché dans une race vest. Pas de point de tension ou de friction particulier relevé pour le moment en course, le sac se fait oublier. 
Je n'ai pas ressenti de gêne avec les bouteilles qui glissent sous les aisselles comme d'autres ont pu le décrire dans leurs commentaires ou de ballotement excessif, même si l'élasticité du tissu du sac fait que de facto l'ensemble bouge , sans que cela rédhibitoire cependant pour la course. 

Comme avec le Salomon on peu boire en courant sans sortir la flasque du logement , les pipettes sont à la bonne hauteur pour boire sans beaucoup d'effort. 



Accessoirisation:


A ce prix on n'attend pas forcément une accessoirisation de fou, mais au moins l'essentiel. 

Le sifflet :


Accessoire de sécurité obligatoire sur nombre de courses, le sifflet est un petit gadget appréciable quand on a besoin. En règle générale la difficulté est de le sécuriser pour éviter qu'il ne tombe et ou se balade quand on court….là il est livré avec un petit boute qui permet de le fixer au sac très facilement. Simple et efficace. 


Détails du sifflet: petit, leger et fonctionnel 



=> en quelques mots:

On note l'absence de fixations spécifiques pour des bâtons. Ceci n'est pas rédhibitoire pour ceux qui tiennent leurs bâtons à la main (ou a fortiori, ceux qui courent sans bâtons!), mais les proprios de bâtons  apprécient des attaches … 


Accessoirisation minimum donc, mais suffisante , cette version est correcte et répond au cahier des charges.


le piping réflechissant au dessus des poches a flasque
le piping réfléchissant à l'arriere du sac, toujours utile la nuit pour la sécurité 

 Flasques et autres contenants :


Pouvoir utiliser différents contenants est une force pour un sac car on peut avoir besoin de différents volumes, on peut avoir ses préférences (telle bouteille, flasque ou autre..) . Par ailleurs , obliger le consommateur à n'utiliser qu'un seul modèle de flasque je trouve ca très restrictif … tour d'horizon des possibilités :


  • quid d'ajout de flasques salomon + grandes ?

test positif cf supra. 


  • Tests bouteille aquarius / AA Drink?

Ces bouteilles à bouchon sport j'en utilise très régulièrement à l'entraînement plutôt que des flasques quand j'ai envie d'aller vite en termes e préparation... En course aussi ca reste un bon choix , même si les aquarius sont plus larges et tiennent mal ou pas dans les poches a flasques . Le modele AA Drink en revanche tient dans les Slab et peut remplacer les flasques.
Si les bouteilles rentrent il n'en demeure pas moins que leur rigidité se fera ressentir sur la cage thoracique, ca reste donc moyennement confortable par  rapport à des flasques...






La poche a flasque : simple et extensible. 

Le gilet vu de devant, on note la presence de 3 boucles pour resserrer  

Conclusion à la pifou:



Après quelques sorties plus ou moins longues et des essais variés voici ce qui ressort synthétiquement du test de ce petit sac :


Glop :



  • Prix : le plus gros avantage de ce sac, de manière quasi évidente
  • Le poids (le gilet est vraiment extra light)
  • Rapport qualité prix pour le moment imbattable rien de comparable dans ces ordres de prix sur le marché), l'ultra bag de WAA  par exemple est à 59 € sans flasques et 3 litres de volume.
  • facilement trouvable et essayable (car oui, l' acheter sans essayer me semble risqué...)

Pas glop :

  • pas de flasques dédiées à la sortie du sac, ca fait un peu tâche...fort heureusement on peut utiliser des flasques salomon (d'ailleurs présentes à côté des sacs , dans mon D4!)
  • Pas d'attaches pour les bâtons (mais possibilité de bricolage, ou autre solution …)
  • Limite sur trail long : obligation d'utiliser un mode complementaire : short ou ceinture ou pochette supplémentaire?
  • les poches latérales non sécurisées ... 
  • le côté super élastique du tissu employé, qui oblige a serrer les sangles sans quoi on constate rapidement un ballotement.




Mon avis :

Le postulat de départ (ce sac est top pour l'entraînement) est conforté et effectivement le petit kalenji sera sûrement un partenaire d'entraînement privilégié. Enfin une solution de portage de type race vest à un prix raisonnable!
En course il est tout à fait indiqué pour une solution légère en trail court. 




Pour un trail plus long en revanche, il faudra donc bénéficier d'une source complémentaire de stockage comme le short baggy a poches multiples (mon choix perso) qui apparaît un complément idéal pour stocker les petits items essentiels en course (gels, barres, telephone ...). 

Ces limites empêchent elles une utilisation sur trail long? En fait tout dépend du type de matos que l'on doit emporter , mais pour une course ou une veste de pluie , une casquette , une lampe et de la nourriture suffit, ce sac peut a priori convenir, mais il faudra avoir une gestion rationnalisée de son équipement pour partir léger. Si on doit ajouter des vêtements en plus (pantalon de pluie, grosse veste, couche chaude ...) , la volume du sac risque de devenir trop juste rapidement. 

En tous cas ce sac permet à moindres frais d'acquérir une race vest confortable qui n'aura pas à rougir face à des concurrentes beaucoup plus chères. On espère juste que la construction résistera à l'épreuve du temps, le tissu faisant malgré tout , assez fragile. 


A l'usage cependant je constate que la sensation de ballotement est minimisée quand les flasques sont un peu vides . A plein (pour des flasques de 500 ml) cette sensation reste relativement présente et oblige a bien serrer les sangles. 



Mitigation/ volumétrie limitée et poches non sécurisées


  • Ajouter une ceinture type Sammie ou autre comme la ceinture Kalenji, pour augmenter la capacité
  • Utiliser les shorts D4 prévus a cet effet : gels a portée de main, 250 ml en plus facilement … probablement , 




Avec le short baggy D4 (test ici) ce sac trouve là un partenaire idéal. En effet ce petit short permet d'emporter 6 gels et plusieurs barres directement accessibles , sans pour autant avoir l'impression de transporter son frigo. Pour le coût , c'est un très bon investissement complémentaire et à mon sens la solution la plus simple.
Pour moins de 45 € on a donc une combinaison sac / short qui permet d'augmenter sensiblement le confort en course et la facilité de transport et l'accès aux ressources nécessaires.

L'achat d'une ceinture peut aussi permettre d'améliorer le portage des gels et autres ustensiles nécessaires, c'est donc avant tout une question de choix et de goût.


lundi 11 juillet 2016

Préparer une course: parce que courir n'est pas tout !

Préparer une course: parce que courir n'est pas tout !


Finalement pour se préparer pour une course on peut le faire de manière purement empirique en courant régulièrement et en améliorant ses aptitudes physiques et mentales pour être au top le jour J. On peut aussi se focaliser sur une plan d'entraînement taillé au cordeau.
En parallèle , on peut aussi avoir une approche plus analytique et prévoir des sorties spécifiques et des sessions de préparation de différentes sortes pour vivre sa course au mieux. Ici il n'est pas question de perfectionnement des capacités purement physique mais plutôt de séances de course , ou de vélo qui aideront à mieux vivre la course projetée, voire de séances ou on ne va pas courir!
En effet à côté des séances de course à proprement parler, on peut aussi faire d'autres types de préparations qui peuvent aider à faire la différence le jour J.

La sortie de reconnaissance ou Reco


La reco, cette sortie particulière où l'on arpente le terrain d'une future course. La reconnaissance est utilisée par tous les pros mais pour l'amateur , c'est aussi une très bonne option.

La première raison de s'adonner à la  reco de mon point de vue, c'est une sortie qui permet de découvrir de nouveaux terrains de jeux . Ça apporte une dimension découverte et ça permet de sortir de la monotonie de ses parcours d'entraînement habituels.
Là c'est simple, on prend une carte (google maps est très bien pour ca, sauf sur les chemins non répertoriés en forêt …sinon à l'idéal on prépare par ça avec une carte) et l'itinéraire du parcours et on le découpe en tronçons, plus faciles a reconnaître. Cela permet de se familiariser avec le terrain et les difficultés et de les passer plus facilement que  le jour de la course (où les kilomètres se rajoutent à la fatigue et au stress) dans une ambiance décontractée.
Découper par tronçons ça permet de reconnaître les parties les plus difficiles (exemple reconnaître un parcours de jour pour se familiariser avec le terrain qu'on devra peut être parcourir de nuit).
Idéale en sortie longue c'est la sortie tip top pour tester son matériel, la nourriture …
La reco permet aussi de courir sur le terrain même de la course qui peut avoir ses particularités (exemple : montagne, pavés , sentier technique , côte particulièrement pentue, terrain marécageux …) . S'habituer à ces particularités permet de mieux anticiper la course et moins subir les difficultés surtout quand la fatigue se fait sentir.
Quand on en a l'opportunité, la reco permet aussi de voir les parties de parcours où l'on peut s'égarer , surtout si une partie de la course se fait  de nuit. On gagne ainsi en capital confiance et en sérénité et c'est ca en moins comme contrainte en course.
Courir en terrain connu est un vrai avantage car on dose son effort au mieux (bon, quand on connaît bien le terrain et qu'on n'est pas dans un grand jour on le sent tout de suite aussi…) et on sait quand s'économiser , voire s'alimenter en prévision des difficultés à venir. Ca permet aussi de se relaxer quand on sait exactement ou sont positionnés les ravitos par exemple.

Se faire une reco , particulièrement en sortie longue , c'est se placer dans une configuration proche du jour de la course en utilisant un matériel similaire  et un ravitaillement type course. Pour  tester le matos justement, la sortie reco est l'idéal.
La reco idéalement peut être parcourue dans les 2 sens , pour bien s'imprégner du parcours et de ses difficultés.

Comment préparer sa reco :

L'idéal c'est de travailler sur une carte et de préparer un roadbook pour savoir exactement quel chemin prendre a quel moment et éviter la partie "navigation galère je me paume au milieu de la pampa". Cela demande donc un peu de préparation.
Noter les directions a prendre, le nom des rues et ou des chemins , repérer les bâtiments et autres joyeusetés remarquables (une église, un calvaire, un temple, un gros caillou , un graffiti, une niche de chien, tout est bon!) …
Il est toujours intéressant de constater que le terrain est souvent différent du modèle 2D a plat de la carte. Les cartes indiquant les courbes de niveaux sont intéressantes pour travailler sur la visualisation du dénivelé, difficilement perceptible en 2D.
Perso pour une reco, je me focalise soit sur les tronçons qui sont facilement accessibles (à côté de la maison, ou facilement accessibles en train ou autre) et d'une longueur raisonnable. A moins d'avoir envie de se claquer des bornes , j'évite en général les trop longues sorties et les recos ne font pas exception (20 à 30 kms max) , ceci afin de bien rester lucide et justement emmagasiner tous les petits détails qui permettront de bien s'orienter le jour J. Pour le coup arriver en train ou autre et rentrer de même permet ainsi d'éviter de trop longues sorties qui fatiguent.

Autre astuce, reconnaître de jour les sections qui seront courues la nuit. Cela permet de mieux se repérer et mieux appréhender les difficultés et prévenir l'angoisse du #jesuispaumé quand on se retrouve a un carrefour dans le noir a s'interroger sur la prochaine direction. 
Autre truc, parcourir le chemin de la course en VTT présente le gros avantage de permettre de couvrir un très grand nombre de kms en peu de temps. Pour reconnaître le chemin et ses difficultés c'est un très bon rapport temps/ distance. Autre intérêt c'est moins fatigant pour un nombre de kms équivalents et plus facile à caser dans un emploi du temps chargé. Le souci, c'est que comme on va plus vite, on rate parfois des détails qui, en course, peuvent être utiles (comme des points particulièrement remarquables: panneau, banc, graffiti…)
Un autre petit truc pour les sorties reco c'est de faire la reco dans les 2 sens , ca permet une meilleure mémorisation et moins d'angoisse en cas de balisage incertain ou insuffisant…
Annoter son roadbook en reco est aussi utile voire necessaire/ là

La sortie de nuit:

Courir de nuit ne s'improvise pas nécessairement. Les premières fois, on se bagarre avec l'équipement et notamment la frontale, on va moins vite que d'ordinaire et les sensations sont gommées. S'entraîner de nuit, quand une partie de la course se déroule de nuit, est très intéressant pour bien se préparer, même si cette section est courte (exemple une heure en fin de parcours). C'est d'autant plus vrai que re introduire des séances de nuit quand on en fait moins, voire plus à la belle saison, rajoute encore une dose de fun. c'est aussi le moment pour tester sa lampe et ses besoins en la matière. Idéalement on cherche alors à courir dans des endroits éclairés par l'éclairage public, mais aussi dans les endroits les plus sombres, là où l'éclairage de ville est absent. c'est là qu'on peut vraiment se rendre compte si sa lampe est suffisante ou si un éclairage supérieur est nécessaire.
Note: courir avec une petite lampe permet de s'alléger et de vivre la course  de nuit intensément. En revanche, quand on cherche son chemin, mieux vaut une lampe puissante… Par ailleurs, avec la fatigue on est moins vigilant c'est donc deux fois valable en course de nuit… là c'est clairement une question de préférence personnelle liée à son expérience et ses besoins. Comme je suis myope par exemple, je vois moins bien de nuit et j'ai donc tendance à avoir besoin d'un éclairage plus puissant.

L'entraînement ravito:

Autre entraînement qui ne nécessite pas de parcourir des kms celui là, l'entraînement au ravito permet de simuler en grandeur nature son arrivée à un ravito et la marche à suivre. Pratique quand on débute en trail ou qu'on n'a pas couru en compet' depuis un moment. Ce petit entraînement permet aussi d'apprendre à bien utiliser son sac et à correctement positionner le ravitaillement. 
Apprendre à remplir facilement ses flasques ou son camel bag , c'est du temps de gagner au ravito. Il n'est pas toujours facile de se ravitailler s'il y a du monde. Parfois on a des bouteilles d'eau parfois, un jet d'eau ou un robinet, il faut donc s'entraîner avec ces différentes configurations.
Automatiser ces gestes ca peut faire gagner du temps… quelques dizaines de secondes sur un ravito c'est peu mais sur une  course longue avec plusieurs ravitos ca se traduit en minutes… Par ailleurs ca peut aussi aider a ne pas oublier des trucs essentiels comme remplir sa poche à eau (vécu sur l'ecotrail 80 de bruxelles premiere édition…). Une erreur au ravito ca peut se payer cash  plus tard …

Au final ma pratique du ravito fait que j'essaye , comme pour la préparation du sac, de respecter un protocole identique à chaque ravito en essayant d'optimiser le temps ...
Généralement j'arrive au ravito en marchant tranquillement et en vidant le fond des flasques qui me reste, je dévisse les bouchons et la première tâche est de les remplir (avec de l'eau et de la boisson isotonique, pour se faire j'ai les dosettes préparées à l'avance à portée de main, de l'eau ou du coca parfois). Je jette systématiquement tous les déchets accumulés sur la section précédente (ca en moins à traîner , plus de place et ca évite qu'un emballage tombe dans la nature…) et prends éventuellement à manger (soit je prends ce qu'il y a sur le ravito, soit je prends ce que j'ai emporté , choisissant la plupart du temps d'être le plus autonome possible). Idem pour la boisson, (j'ai un gobelet pliable sur ma ceinture porte dossard). Je remets les gourdes en place en marchant en quittant le ravito.
A chaque fois que je dois faire d'autres tâches que celles prévues , immanquablement cela se traduit par des ravitos très longs , comme se fut le cas sur le GTLC 2015 où j'ai fait un arrêt prolongé à un ravito pour enlever une couche de vêtement et refaire mon sac… bilan j'ai passé 10 minutes et quelques au ravito…

Préparer ses ravitos ca permet de mieux programmer sa course en intégrant les temps de ravitaillement au temps prévu. Parce qu'on ne dispose pas tous d'une logistique d'aide sur les ravitos (bien que ce ne soit pas forcément nécessaire, le 3 eme de l'UTMB 2013,   Javier DOMINGUEZ LEDO avait couru sans aide au ravito …


Soit dit en passant si vous avez la chance de pouvoir bénéficier d'une aide logistique c'est certainement un truc a préparer aussi!
La sortie test de matos:
Dans ce type de sortie, généralement longue, on court en conditions de course à l'exception du dossard, tout y est. c'est l'occasion de tester le matériel et son confort, les réglages, la nourriture . L'adage est simple: ne jamais partir en course avec un matériel non testé auparavant. Être à l'aise avec son matos c'est s'ôter une contrainte le jour de la course…


Cela permet aussi de valider les bonnes options. Si on a peur d'avoir froid par exemple il peut être utile d'essayer plusieurs combinaisons en amont et retenir la meilleure le jour j (exemple on emmène généralement une veste pour se couvrir en cas de pluie mais si on a froid est ce que cette couche peut suffire , en dehors de toute pluie?). D'ailleurs, c'est peut être le moment pour tester le truc de la veste par dessus la race vest ;o)

Préparer son matos, à l'avance: la liste des options


Pour se faire, rien ne vaut la bonne vieille check list, en privilégiant différentes options en fonction de la météo pour que la veille ou le matin de la course ceci soit plus facilement gérable (notamment en cas de départ super matinal...perso je suis moyennement réceptif à la réflexion prononcée à 2 heures du mat'…).
Si la meteo est capricieuse ou risque d'être capricieuse, je prends une option temps sec , une option pluie super abondante et une option temps froid et humide ( conditions calamiteuses quoi …). Je décide du choix final le jour même de la course en fonction de ces options.
Là encore le test préalable du matos est le meilleur moyen pour prévoir la bonne check list…

Apprendre à utiliser son sac …

Ca peut paraître idiot, mais une fois en course , avec la fatigue et la nuit tombée on peut avoir des surprises. Porter son sac à l'entraînement et l'utiliser régulièrement permet notamment d'optimiser son temps de ravitaillement et de ne pas trop galérer quand on doit l'enlever / le remettre pour enlever ou ajouter une couche de vêtements ou aller chercher la barre de céréales coincée au fond… des exercices qu'on fait et refait en plongée sous marine par exemple afin d'être bien à l'aise avec son matos et  ne pas avoir d'appréhension lorsque l'on doit par exemple enlever son bloc et le remettre.

Après toutes ces séances de cogitations et navigations diverses et variées, ne pas oublier que l'essentiel de la préparation réside ...dans le fait de s'entraîner!