mercredi 28 septembre 2016

Ecotrail de Bruxelles 2016 , cogitations d'avant course ...

Cette histoire commence … il y a quelques années , 4 pour être plus précis. En effet, en 2012 , Bruxelles avait inauguré la première version de l'Ecotrail dans sa version Belge, après celle de Paris. Cette première version m'avait laissé le souvenir d'une course mitigée. L'arrivée dans l'Atomium était magique , avec le scintillement des leds dans la nuit. Le parcours en forêt de Soignes était très chouette lui aussi et recoupait une partie de mes terrains d'entrainement. 
Par contre le parcours au delà du 45eme avait été fort bitumé et le souvenir de ma galère le long du canal avaient fait que je n'avais pas réitéré l'année suivante , bien que le parcours ait été changé  ce qui aurait pu être un facteur me poussant à revenir.

Mais cette année, après un hiver compliqué en termes d'entrainement, j'ai finalement décidé de me retaper physiquement correctement avant de repartir sur un ultra et j'ai visé septembre ou octobre pour un objectif et là, tout naturellement, l'Ecotrail s'est vite imposé comme le choix , même si courir en ville n'est pas ma tasse de thé. L'ultra tour de Liege (qui n'est programmé que tous les 2 ans …)  m'avait en tous cas réconcilié avec ce type de format (même si je me suis égaré …) et l'envie de découvrir ce nouveau parcours était bien là. 

Pour passer directement au récit de la course et ainsi éviter de lire le passionnant préambule c'est par ici .

Bon et sinon qu'est ce qui change ? Avant


Le parcours

Basiquement on pourrait séparer la course en deux avec une première partie très verdoyante en foret de Soignes puis sur des terres que je pratique régulièrement (les environs de la hulpe) tant à vélo qu'en courant, avec une incursion vers Waterloo près du Lion ou se situe le premier ravito au 21 e kilometre.
La seconde partie , pour finir dans l'atomium, s'annonce moins fun pusique courue en zone peri urbaine voire carrément urbaine. Néanmoins, l'organisation a trouvé quelques points remarquables qui mettront du piment à la viste :
Le Château-fort de Beersel, la maison communale de Dilbeek et , en ce qui me concerne, un ravito supplémentaire au alentours du Chalet de Laerbeek au 75e km ou il ne va pas falloir s'arreter trop longtemps pour finir … En sus , juste avant l'arrivée , il est prévu un détour par ...le stade Roi Baudoin et sa piste d'athlétisme , avant de finir le parcours dans une boule de l'atomium…

Ca c'est pour le côté touristique…
Pour la preparation, l'organisation a diffusé un roadbook en 2 pages avec le parcours complet : http://www.ecotrailbrussels.com/documents/FEUILLE_DE_ROUTE_2016_BD.pdf

Puis la feuille de route elle même:


Autre changement et non des moindres c'est une course … qui n'est en fait pas / plus tout à fait une course si on en croit le site :

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Classement

Suite à une réunion entre l’organisation de l’Ecotrail de Bruxelles et les différents services de police concernés par le parcours, il a été décidé, pour raison de sécurité, que l’organisation ne pouvait procéder à un chronométrage officiel des épreuves. D'après les autorités, la mesure du temps et la notion de compétition qu'elle induit est susceptible d'encourager des comportements à risques lors de la traversée de grands axes routiers (notamment en vue de l’Atomium). Ce qui serait en contradiction avec l'engagement pris par les participants de se comporter en toute occasion comme des piétons (ou des cyclistes) respectueux des règles du code de la route.

Pour le coureur, cela ne change pas grand-chose. Il porte toujours un dossard à puce et reste évidemment tenu de respecter les barrières horaires aux différents « check point » du parcours. A la fin de la course, un classement par distances reprenant le nom de tous les « finishers » sera établi sur base alphabétique en laissant la liberté à chacun de demander que son temps pris individuellement soit mentionné à côté de son nom."

Donc il y a bien un chronométrage chrono race en bonne et due forme mais ,il compte" pour du beurre". Ca, on dira que c'est une premiere… la course canada dry en somme. On verra à l'usage (pour rappel, la  première Edition a laquelle j'ai participé avait un chrono officiel et un classement en fin de parcours)...Ca aussi c'est plutôt surprenant car , à ma connaissance, des différentes courses labellisées "Ecotrail" , celle de Bruxelles est la seule a avoir cette particularité.
Cette particularité n'empêche en tous cas pas la presse de qualifier cette course d'"incontournable du calendrier"...

l'ecotrail de Bruxelles en est a sa cinquième édition mais Madrid et Stockhom rejoignent le club des villes organisant de telles courses:
http://www.ecotrail-events.com/, ce qui portera à 6 les villes européennes organisant une telle course labellisée "Ecotrail" ®

J-1 , le blues de la tapering zone

Un peu marre de manger des féculents tous les jours a tous les repas et besoin d'en découdre...en résumé ce qu'on ressent après avoir ingurgité des quantités industrielles de pâtes et fortement réduit sa charge d'entraînement (quasi nulle la dernière semaine avant l'event…).
Comme toujours c'est une période de consultation fébrile des bulletins méteo pour savoir comment accommoder au mieux l'équipement et ne prendre que le strict nécessaire pour ne pas se surcharger.
Les news tombent sur facebook et sur le site de l'organisation de l'évènement , je recois les mails de confirmation, le N° de dossard… y a plus qu'à en somme.
La remise des dossards commence a J-1 de 16 à 19 heures , l'occasion de pouvoir récupérer son dossard tranquillou et eviter le rush du samedi matin, juste avant la course. La possibilité de rester encore un peu plus longtemps dans sa bulle avant de commencer a gambader…
Pas de mega sponsor equipement cette année pour la course , New Balance n'a pas renouvelé le partenariat et Petzl reste avec Isostar, Lampiris et la Mutualité Chretienne les principaux sponsors de l'épreuve.

Les ravitos et la bouffe

Côté ravitos donc, 4 points de ravitaillement au 21, 45 (stalle, 43 eme selon le roadbook…)), 59 (Erasme, 57 eme selon roadbook) ) et 75 (72 selon roadbook).  Lors de la première édition le tracé était différent et ne passait pas par les 2 premiers ravitos et le 4eme n'existait pas. La distance entre le 1er et le deuxième ravito fait qu'il faut prévoir suffisamment de liquide pour ne pas être a sec entre les 2 points et pour le coup le règlement imposant un litre et demi par participant a du sens particulièrement pour cette partie (soit pour moi 2 flasques et une bouteille à la main).

Fort de mes expériences précédentes j'ai cherché à optimiser l'aspect ravito en étant comme toujours sur les trails en autosuffisance alimentaire en emportant : 
Pour le start: une collation decathlon a base de chocolat (c'est bon, c'est léger et ca se mange très facilement et c'est bourré d'énergie) et un gel liquide
Pour la course : 6 gels liquide antioxydants, 6 dosettes d'hydrixir-la potion magique, une bouteille d'aquarius a boire sur la première partie puis comme gourde pour de l'eau, 4 gels coups de fouet (toujours utile un bon CDF…), un gel au café , un gel patator (au bon gout de menthol avec du café …), 3 barres salées.
Sur les ravitos donc , principalement de l'eau pour remplir gourde et flasques mais aussi du coca ou autre selon envie du moment et température.

Plan de ravito prévu

Avant le départ: hydratation + collation et gel 30 minutes avant le start

  • 0 à 21 : départ 2 flasques plus gourde (aquarius), 2 gels et une barre , BCAA
  • 21 à 43 : remplir tout , 2 gels et une barre, BCAA
  • 43 à 57 : 2 flasques suffisent , prendre gel caféine ravito, 1 gel, une barre, BCAA
  • 57 à 72 :2 flasques , sortir la lampe, 2 gels , BCAA
  • 72 à 81 Gourde , gel tonic sprint air + gel coup de fouet & goooooo ! , un gel en secours
  • Arrivée: boire, boire , boire et BCAA / spiruline

A priori donc avec ce plan le premier et le second ravito sont sensés être les plus longs. Temps moyen prévu par ravito: 3minutes 30 secondes (a voir en pratique…) . La chaleur peut avoir un impact car manger des barres ou des gels n'est pas forcement super agreable quand il fait chaud.

Le matos obligatoire quel impact?

Côté matos , je me laisse toujours jusqu'au dernier moment pour finaliser mon sac, en fonction des prévisions météo du jour , sachant que le matériel obligatoire est très léger et n'oblige pas a avoir une veste de pluie par exemple (auquel cas le sac serait plus simple a préparer en fait …)
En effet la liste du matos obligatoire est assez light compte tenu du format :
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•une réserve d'eau d'1,5 litre minimum
•une réserve alimentaire
•un gobelet personnel 15cl minimum (bidons exclus)
•une lampe frontale, en bon état de marche avec piles de rechange
•un brassard réfléchissant
•une couverture de survie
•un téléphone portable dans lequel seront inscrits les différents numéros de sécurité de l'organisation
•une pièce d'identité
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Au final, le seul domaine ou j'ai spécifiquement investi pour cette course (et pour les autres…) a été l'éclairage en faisant l'acquisition d'une Armytek (cf test ici). Lors de la première version en 2012 , il y a eu plusieurs moments ou malgré l'éclairage de la ville, j'ai du chercher mon chemin pour trouver les rubalises … avec l'armytek et sa possibilité d'éclairer très fort, ce type de risque est plus réduit et on peut meme avoir la quasi sensation de courir comme en plein jour… petite info ° en passant, l'éphéméride annonce un coucher de soleil à 19H35 , la lampe devra donc être à portée de main au niveau du ravitaillement d'Erasme.

Petit truc pour le matos obligatoire, je glisse tout dans une pochette plastique transparente. En cas  de contrôle, je n'ai que ca a sortir et en plus le matos est protégé en cas de pluie… un petit truc archi connu mais qui fonctionne bien.

Lessons learn:
lors de mon premier 80kms qui était justement l'ecotrail de Bruxelles, j'avais pris 2 vestes, un t shirt manches longues et un gilet coupe vent ...tout ca s'était avéré de trop et le gilet coupe vent aurait suffit, avec une petite veste en back up (mais il n'avait pas plu). Donc pour cette édition, le gilet north face est de retour (il est vieux et usé mais encore fonctionnel et tellement léger …), restait a trouver la veste, en fonction des conditions : la Salomon Bonatti en cas de potentielle grosse drache, la gore AS … en cas de pluie legere et ou de refroidissement, la north face ultra legere en cas de  temps  sec pour gérer un petit coup de froid …

Pas de dilemme particulier hormis le choix de la veste donc…
Le principe est d'utiliser un t shirt de velo pour évacuer la sueur (polypropylene) et un maillot sans manches + des manchettes . En cas de refroidissement le gilet sans manches et ou la veste. S'il fait super chaud , option un seul t shirt et gilet en back up avec les manchettes.
Comme je porte des lentilles de contact en course , j'emporte également une paire de lunettes et back up ainsi qu'une paire de lentilles de rechange et une dose de serum physiologique pour nettoyer si besoin et des larmes artificielles.
Crème nok sur les pieds, un classique et sparadrap aux endroits ou des frictions sont possibles. Puis des chaussettes injinji a orteils pré formés, comme des gants.


La programmation de la course (oui c'est bien de la théorie...)

Sujet qui hante toute personne anticipant une course , l'allure , le temps sont autant de paramètres difficiles a maîtriser … j'ai donc préparé des temps de passage basés sur mes experiences précedentes sur ce type de distance, mon état de forme du moment et différentes options… ya plus qu'à hein …
Néanmoins voici quelques unes des phases prévues pour le déroulé de la course (ca c'est de la théorie, à voir donc en pratique:p)

  • Depart au 1er ravito: partir cool, respecter son rythme te ne pas se laisser entrainer par les coureurs du 50 qui partent en meme temsp …
  • Gerer le premier ravito et bien remplir les 2 flasques et la gourde pour la section suivante (24 kms)
  • 2 eme section : la plus longue du parcours , ne pas se cramer , essayer de bien s'alimenter pour eviter le coup de bambou du post marathon , du coup, gérer les derniers kilometres avant le ravito (au 45eme) prendre le temps de se ravitailler , coca si souhaité … Gerer la chaleur .
  • 3eme section: remplir les flasques et la gourde a fond , sortir la frontale en prévision du jour décroissant , courir au max jusqu'au dernier ravito
  • 4eme section: dernier ravito : prendre le combo magique coup de fouet / gel menthol et boire un coup, s'arreter le moins possible et ne pas eblouir les benevoles a coups d'armytek (mode firefly needed…). Repartir asap et gerer, ne pas sprinter dans le stade et bien faire attention aux marches dans l'Atomium... :)

Risk management : les pieges à éviter
  • Partir trop vite avec les gars et les filles du 42 …(IE fin de course difficile a gerer ou trou noir apres le marathon…)
  • Galerer au premier ravito entre les 80 individuels , le RBB et le 40 … là , pas de plan miracle , on espere juste que c'est bien organisé  et correctement dimensionné. Mais en principe avec l'écart de 45 minutes au départ , il ne devrait pas y avoir trop de Run/ bike/ bike sur ce ravito .
  • Louper le remplissage des gourdes au ravito: c'est idiot mais ca m'avait bien démoralisé sur mon premier ecotrail de Bruxelles
  • Galèrer avec l'emplacement des ravitos : a priori facile a memoriser … 21,45 , 59 et 75 (website) … ou 21,43, 57 et 72 (Feuille de route) selon les documents :p; là quand même on peut dire que la communication n'est pas très uniforme, même la distance totale varie d'un support à l'autre
  • Perdre trop de temps au ravito: la preuve sur le GTLC le deuxieme ravito avait été super long…là c'est plus une question d'auto discipline...
  • Se paumer : ma hantise perso: rallonger la course ca fait mal au moral, ca rajoute du temps et des kms et ca arrive, surtout de nuit …  donc bien manger pour rester a peu près lucide (cf sur l'utra tour de liege , j'avais loupé une porte et fais au moins deux kilometres dans la brousse …) et allumer la frontale a donf si necessaire pour se reperer dans le noir…
  • Pester sur la deuxieme moitié du parcours qui sera de toutes manieres en ville : raler ca sert pas a grand chose et ca consomme de l'energie…
  • Sous estimer la difficulté de la course: même si elle n'est pas technique et s'il y a relativement peu de dénivelé , ca reste une course difficile de par la gestion de l'allure . Partir trop vite comme ce fut mon cas en 2012 , c'est s'exposer à une défaillance et une fin de course potentiellement difficile (gros trou noir entre le 45 et le 60eme puis lucidité altérée au dernier ravito et oubli de remplissage de la poche à eau…)
  • Bien partir avec suffisament de liquide des ravitos sur les sections les plus longues : 2eme section et avant derniere section (dans le cas notamment ou on peut faire l'impasse sur le dernier ravito ou en tous cas le raccourcir fortement).
  • Subir un trou noir aux alentours du 45eme: j'ai souvent un vide sur les courses longues apres le 45eme, c'est plus ou moins prononcé en fonction de la vitesse sur les kms précédents et l'alimentation: là pas de solution miracle si ce n'est courir cool et s'alimenter correctement. J'ia aussi prévu l'utilisation d'un gel caféiné au 2eme ravito (43e kilo) pour aider à gérer ce passage à vide…
  • s'il fait super chaud (23° annoncés quand meme) la casquette mouillée reste le truc absolu pour se refroidir vite. Boire suffisamment reste en tous cas la priorité number one en termes d'alimentation.
  • Manger malgré tout… s'il fait chaud , les gels et les barres ca passe moyennement bien. Heureusement, les gels liquides se consomment facilement, ca passe toujours avec de l'eau…




Preparation:

Pour ce qui doit être ma seule épreuve d'ultra de l'année , je n'ai pas lésiné sur la préparation. comme pour les ourses plus récentes j'ai utilisé le VTT (et plus particulièrement le velotaf) comme support de préparation à part entière pour rajouter du volume d'entraînement et reposer mes articulations.
L'été m'a permis de faire de la course en conditions chaudes voire très chaudes en Ardèche , j'ai aussi fait beaucoup plus de travail de VMA que j'avais un peu délaissé ces dernières années, par fainéantise. là j'ai essayé de me rentrer dedans et de travailler mes points faibles... 

Côté alimentation, je n'ai pas pris de Malto en avant course comme habituellement car cela me provoquait des céphalées et un certain inconfort digestif. en revanche, ca a été pasta party pendant 5 jours :) 



Mais toutes ces cogitations ont elles résisté au test de terrain? la réponse ici ...

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